Alors que les tensions en Grèce quant à l’annonce des mesures d’austérité demandées par les pays de la zone euro et le FMI cristallisent les débats dans les médias, d’autres pays européens pourraient envisager une austérité budgétaire (nécessaire). Pour que l’austérité ne casse pas la reprise mais soit bénéfique à terme, il est urgent que l’Europe pense aussi à une stratégie de croissance.
Quel est le sujet ? La Grèce a tiré la sonnette d’alarme sur l’état des finances publiques des pays développés en général et européens en particulier. En moyenne dans la zone euro, en partie à cause de la crise financière mais aussi parce que les dépenses publiques sont significativement supérieures aux recettes depuis plusieurs années, la dette publique aura augmenté de plus de 20 points de PIB entre 2007 et 2009 (plus de 1000 milliards d’euros !). Alors que le vieillissement des populations va accroître les dépenses des Etats, et que les investisseurs (qui gèrent notre épargne) semblent plus attentifs aux capacités de gestion des finances publiques des Etats, une période d’austérité budgétaire paraît inévitable pour la plupart des pays de la zone euro pour 2011 et au-delà.
La question qui se pose immédiatement est : une telle austérité, synchrone dans toute la zone, n’est-elle pas susceptible de tuer la reprise ? C’est une question qui se pose aussi pour l’efficacité du plan grec. En effet, le plan d’ajustement budgétaire pour la Grèce porte essentiellement sur les revenus du secteur public, ce qui corrige les excès de dépenses publiques, largement responsables du dérapage des finances grecques. Néanmoins, cette baisse du revenu des employés du secteur public devrait les amener à réduire leur consommation, ce qui pèsera inévitablement sur la croissance.
Sans mesures structurelles, visant à restaurer la croissance, ce plan est-il soutenable ? Cette question est en réalité plus générale et pourrait également s’appliquer à la plupart des pays de la zone euro. Une période d’austérité synchrone et importante des finances pourrait entraîner un ralentissement de la croissance. Cependant cette austérité des dépenses est nécessaire. Il faudrait donc penser à compenser par une vraie stratégie de croissance qui repose sur l’amélioration de la compétitivité!
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