Certaines personnes nous mettent mal à l'aise par leur attitude, leurs pensées ou leur mode de vie. Cette théorie se vérifie également dans les métiers. Quand on pose la fameuse question "tu fais quoi dans la vie ?" pour briser la glace en soirée, celui ou celle qui vous répondra qu'il/elle est médecin légiste, représentant·e des pompes funèbres ou encore huissier·ère de justice va en principe davantage interloquer que celui qui répondra "graphiste" ou "ingénieur·e".
Certains métiers et passe-temps suscitent en effet plus l'effroi que d'autres. Les professions en lien avec la mort, le sexe ou encore l'hygiène déclenchent par exemple des réactions de méfiance, voire parfois de dégoût. C'est précisément sur cette question que s'est penchée l'équipe du Pr Francis McAndrew, professeur de psychologie à l'université Knox College (Illinois, États-Unis).
Les scientifiques ont réalisé un sondage en ligne sur 1341 adultes afin de déterminer ce qui les mettait à l'aise. De nombreuses thématiques ont été explorées, comme les métiers, le sexe ou les comportements en société. "Nous avons mené cette enquête pour comprendre ce qui déclenchait cette "terreur", différente de la peur et du dégoût. Car, c'est un état émotionnel très confus", précise le Pr McAndrew.
Publiée en octobre 2016 dans la sérieuse revue New Ideas In Psychology, l'étude a abouti à un classement plus ou mois surprenant des métiers les plus effrayants. En tête de liste, le clown. Rien de bien étonnant quand on sait à quel point la peur des clowns, connue sous le nom scientifique de coulrophobie, est répandue.
Mais d''autres emplois plus inattendus s'immiscent eux aussi dans le top, comme les concierges, les chauffeur·es de taxi ou les écrivain·es.
- Clown
- Taxidermiste
- Propriétaire d'un sex-shop
- Directeur de funérailles
- Chauffeur·e de taxi
- Clergé
- Concierge
- Éboueur·euse
- Gardien·nne
- Écrivain·e
L'étude a par ailleurs révélé que les femmes évaluent souvent l'aspect effrayant d'une personne en fonction de la menace sexuelle qu'elle représente. D'une manière générale, et toujours selon cette étude, les personnes perçues comme "flippantes" sont plus susceptibles d'être des hommes que des femmes.
"Tout ce que nous avons trouvé dans cette étude est cohérent avec l'idée que la perception de l'effroi est une réponse à l'ambiguïté de la menace", souligne le Pr McAndrew, qui note toutefois la nécessité de confirmer ces résultats en élargissant les recherches en fonction des origines culturelles, de la catégorie socio-économique et du niveau d'éducation des participant·es.