179 cas de transphobie ont été comptabilisés au sein du rapport annuel 2022 de l'association SOS homophobie, mis en ligne à l'occasion de la journée mondiale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie ce 17 mai. Des cas qui prennent notamment la forme d'insultes (27%), de harcèlement (20%) ou de discrimination (17%).
Mais principalement, ce sont des situations de rejet (79% des cas) qu'évoquent les personnes concernées interrogées dans le cadre de ce rapport annuel détaillé. En 2021, la transphobie est partout, aussi bien à l'école et en famille (dans 16% des cas) que dans les lieux publics, en ligne ou lors des consultations médicales.
La transphobie a par ailleurs été le seul type de LGBTIphobie pour lequel SOS homophobie a relevé plus de témoignages comparé au rapport détaillé de l'année 2020.
Comme le détaille encore SOS Homophobie, la famille est le premier contexte de lesbophobie, de biphobie et de transphobie. "Ces cas représentent souvent une volonté de la part des parents d'imposer une identité à leurs enfants, et ce sont elles et eux qui sont les agresseur‧ses dans près de la moitié des cas de violences que nous relevons dans la famille et l'entourage proche", déplore à ce titre ce rapport détaillé.
En outre, l'association tient également à préciser que les victimes de transphobie sont particulièrement jeunes, avec 16 % des cas concernant des victimes mineures. Des situations particulièrement alarmantes au sein de l'école, "où les élèves trans sont à la merci de la bonne volonté de l'équipe pédagogique, et où la circulaire de l'Éducation nationale exigeant l'accord parental pour genrer correctement leur enfant trans, sans tenir compte de l'autodétermination, n'arrange rien", développe encore SOS Homophobie.
L'association pointe également d'autres insuffisances, sur le monde juridique, où s'observerait "de nombreux cas de mégenrage et de pathologisation de la transidentité par des professionnel‧les" au milieu médical, "où les administrations ont aussi beaucoup à faire pour accueillir les personnes trans". Un constat critique.
Lucile Jomat, présidente de SOS Homophobie, déplore enfin que "la visibilité des personnes trans de plus en plus importante au fil des années", notamment à travers la diffusion d'émissions ou de documentaires (comme le film Petite fille) ait hélas engendré "une hausse des violences transphobes dans tous les contextes de la vie".
Selon le service statistique ministériel de la sécurité intérieure révélé ce lundi 16 mai, en 2021, 3 790 atteintes commises "en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre" ont ainsi été enregistrées par les services de police et de gendarmerie, soit une augmentation de 22 % par rapport à 2020.