"En 2020, seulement 37 % des lesbiennes avaient fait leur coming out au travail, contre plus de la moitié des gays. En 2020, les actes lesbophobes dans l'espace public se sont produits dans 68 % des cas envers des couple de femmes, quand les couples d'hommes n'étaient visés que dans 20 % des cas dans le même contexte". Ces chiffres percutants, SOS Homophobie en désigne la source : le patriarcat et la domination masculine sur lequel il repose.
"Dans notre société, l'homme est considéré comme la norme à la fois dans la lutte contre l'homophobie et dans les relations femmes-hommes entraînant une double invisibilité des lesbiennes et une absence de prise en compte des particularités de la lesbophobie. Cette invisibilité se manifeste au sein des luttes contre les LGBTIphobies, dans l'histoire des mouvements LGBTI mais également dans les programmes de lutte contre les discriminations." Elle est "intrinsèquement [liée] à la place et aux droits des femmes dans la société."
A l'aune du deuxième mandat d'Emmanuel Macron, l'association épingle plusieurs points : la santé des lesbiennes, rappelant "que plus du tiers des lesbiennes ont subi des discriminations au cours de leur parcours de soin et qu'un quart d'entre elles n'ont pas de suivi gynécologique" ; les dysfonctionnements de la justice, déplorant que la première condamnation d'un homme pour "viol en raison de l'orientation sexuelle" sur une femme lesbienne a dû attendre 2021, soit 17 ans après la création du caractère aggravant des délits s'ils sont commis en raison de l'orientation sexuelle ; la reconnaissance de la maternité, encore aujourd'hui "en demi-teinte", constate SOS Homophobie.
Un sujet que l'association Les Enfants d'Arc-en-ciel a également tenu à aborder ce 26 avril.
Dans un communiqué, l'association de familles et futures familles LGBTparentales dénonce la situation sur le terrain depuis que la PMA pour toutes a été votée en 2021 – PMA qui n'est pas réellement pour toutes, précise-t-elle d'abord, puisqu'inaccessible aux femmes transgenres. Notamment, "l'impossibilité d'obtenir un rendez-vous, ou bien dans plusieurs années, conditions d'âge restreintes, chantage imposé aux femmes". Mais aussi une filiation sous conditions et sa conséquence, des familles non protégées.
Leurs revendications ? Un meilleur accompagnement dans les centres de PMA, la suppression de conditions arbitraires et illégales "ajoutées pour les CECOS (limite d'âge abaissée, preuves de vie commune exigées...)", de meilleurs moyens pour répondre aux nombreuses demande.
L'asso demande également à ce qu'une "véritable campagne d'information soit menée pour communiquer sur les nouveaux droits relatifs à la filiation des couples de femmes", mais aussi une réforme de la filiation pour permettre à chacun·e, indépendamment du statut matrimonial, du genre des parents et du mode de conception, la reconnaisance volontaire en mairie de l'enfant.
Enfin, "des solutions pour les mamans sociales séparées et privées de leurs enfants indépendamment du nombre de jours écoulés depuis leur dernier moment passé ensemble ou le mode de conception des enfants."
Et de conclure : "Nous refusons de nous contenter des miettes que l'on daigne nous accorder depuis de nombreuses années, nous réclamons l'égalité pleine et entière pour tous les parents et pour tous les enfants."