Avec l'apparition de nouveaux variants du Covid-19 survenus au Royaume-Uni, au Brésil et en Afrique du Sud, tous les masques ne sont plus bons à prendre. C'est en tout cas ce que précise le Haut conseil de la santé publique (HCSP), qui avertit du manque d'efficacité de certains dispositifs. Voici donc ceux que l'on devrait mettre au placard, et les autres, dont la conception est adaptée, étudiée et approuvée, que l'on peut continuer d'utiliser avec précaution. Indice : il s'agit de tout ce qui filtre à hauteur de 90 % minimum.
- Le masque artisanal
Le gouvernement est clair : les masques que l'on confectionne à la maison avec un bout de tissu qui traîne sont à oublier. Pour la bonne raison qu'il sont impossibles à contrôler et approuver par les autorités sanitaires. Le ministre de la Santé et des Solidarités Olivier Véran s'exprimait à ce sujet sur France Inter le 19 janvier, et prévenait : "Le masque artisanal fabriqué chez soi avec la meilleure intention du monde en respectant les normes Afnor n'offre pas nécessairement toutes les garanties".
Selon Axel Kahn, président de la Ligue nationale contre le cancer, "c'est mieux que rien", mais ce dispositif approximatif "n'est pas sérieux en termes de prévention", souligne au Figaro Jean-Paul Stahl, professeur de médecine infectieuse au CHU de Grenoble Alpes.
- Le masque de catégorie 2
Un masque en tissu de catégorie 2 est composé de trois couches de tissu (alternant deux de coton épais et une de textile non tissé), et réussit à filtrer les particules d'une taille de 3 micromètres à seulement 70 %. Une capacité que le HCSP estime trop faible face aux nouveaux variants du Covid-19. Pour savoir si notre masque en tissu appartient à cette catégorie, on peut se référer à l'emballage ou lire la description du site sur lequel on l'a commandé.
- Les masques trop vieux et trop lavés
Qu'ils soient de catégorie 1 ou 2, l'Afnor avertit : "S'il a été un peu trop lavé, c'est peut-être le moment de le jeter. Par prudence, il vaut mieux le mettre de côté et le remplacer par un nouveau masque".
- Le masque de catégorie 1
"Les masques en tissu de catégorie 1, fournis par les industriels, validés par la direction générale des armées en termes de performance, sont aussi efficaces que les masques chirurgicaux", assurait lundi 18 janvier le Pr Didier Lepelletier, coprésident du groupe de travail Covid-19 du HCSP, à l'AFP.
Sont considérés masques de catégorie 1 les dispositifs filtrant à 90 % les particules d'une taille moyenne de 3 micromètres, et dotés d'au maximum cinq couches (une de coton, trois de polypropylène non tissé, une de coton). Ils conviennent à un usage professionnel et à celles et ceux en contact avec du public.
- Le masque "grand public"
"La quasi-totalité des masques industriels 'grand public' ont des capacités filtrantes supérieures à 90%", confirmait à France Inter Olivier Véran. Un masque "grand public" se reconnaît par le badge tricolore "filtration garantie - testé X lavages" associé, qui n'atteste cependant pas de ses capacités filtrantes, pour lesquelles il est préférable de se renseigner auprès du fabricant. Le ministère de l'Economie a également mis au point une liste de vendeurs où s'approvisionner, souligne BFM TV.
- Le masque chirurgical
Il est le plus adapté des masques accessibles au public, mais coûte aussi plus cher à la longue puisque, bien que son prix à l'unité puisse descendre en-dessous d'1 euro, ce dispositif médical est à usage unique. Il doit donc être jeté et changé au bout de quatre heures, ou dès qu'il est mouillé ou souillé. Composé de deux couches non-tissées et d'une filtrante, il est disponible en plusieurs catégories : le type I, qui filtre à 95 % les particules de 3 micromètres, le type II qui filtre à 98 % et le type IIR, qui résiste aussi aux éclaboussures.
- Le masque FFP
Les masques FFP sont les plus efficaces de tous (et aussi les plus onéreux, compter jusqu'à 50 euros pour une boîte de 20). Et pour cause, la catégorie FFP1 filtre au moins 80 % des aérosols de 0,6 micromètres, rapporte Le Figaro, les FFP2 au moins 95 % et les FFP3 au moins 99 %. Seul hic : ils sont réservés - à très juste titre - aux personnels soignants qui se trouvent en première ligne de l'épidémie.
Dans tous les cas, il est essentiel de respecter certaines consignes pour bien porter son masque. Qu'il s'agisse d'une catégorie 1, d'un masque "grand public" ou d'un masque chirurgical, il ne protégera que si on le met correctement, du nez jusqu'au menton. Une fois en place, on ne le touche que par les élastiques lorsque l'on souhaite l'enlever. Des règles indispensables, à suivre à la lettre.