Les images sont insoutenables. Dimanche 5 décembre, alors qu'Eric Zemmour prenait la parole devant ses partisan·e·s au zénith de Villepinte (93), des militant·e·s antiracistes se sont levé·e·s du fond de la salle pour scander "Non au racisme". Sur leurs t-shirts, un slogan identique et la main jaune "Touche pas à mon pote" de SOS Racisme, rapporte Franceinfo.
Une action pacifique qui a été accueillie par un vent de haine terrifiant de la part des supporters du candidat à la présidentielle 2022.
Aux "On est chez nous" xénophobes se sont succédés des coups de poing, de pieds, de ceinture ou encore des jets de chaise à destinations des militant·e·s, rapidement expulsé·e·s par le service d'ordre (service d'ordre qui remerciera, plus tard, les agresseurs).
Une jeune femme a notamment été frappée au visage à plusieurs reprises avant d'être projetée au sol, décrit Libération, qui parle de "quasi-lynchage". Elle et d'autres militantes ont été traitées de "sale pute", de "salope" (comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessus). Des termes aussi violents que stigmatisants. Une fois dehors, certains des agresseurs ont suivi les activistes "prêts à en découdre", raconte encore le journal.
"On est venu pour faire une action pacifique, dire que tout le monde n'était pas d'accord et s'y opposer de manière pacifique", a expliqué une autre militante, au visage couvert de sang, au journaliste indépendant Clément Lanot. "Je pensais qu'on était en démocratie et qu'on pouvait dire ce qu'on avait à dire sans conséquence physique." Dimanche soir, l'association SOS Racisme a affirmé compter "cinq blessés, dont deux pris en charge par les pompiers".
D'après son président, Dominique Sopo, seront déposées des "plaintes de la part de militants agressés pour déterminer qui sont les agresseurs et qu'ils répondent de leurs actes"
D'ailleurs, qui sont-ils, ces agresseurs ? Libération a pu en identifier certains. L'un deux avait par exemple participé aux échauffourées contre des antifascistes venu·e·s s'opposer au meeting avant que l'événement ne démarre, au sein du groupe des Zouaves Paris. A savoir, précise Libé, que ce groupuscule n'est autre qu'une organisation de hooligans néonazie.
Autres noms de l'extrême droite présents dans la salle : Etienne Cormier, ex-leader de Génération Identitaire, Aurélien Verhassel, leader de la Citadelle, la branche lilloise du groupe dissous, entre autres, pour la violence de ses partisan·e·s.
Un responsable de l'équipe de campagne de Zemmour chargé de la sécurité a quant à lui réagi auprès de BFM, expliquant que ces violences "importaient peu". Aussi révoltant que peu étonnant, et surtout, révélateur du traitement que le candidat entend réserver aux opposant·e·s, et plus précisément, aux personnes racisées et aux femmes.
Rappelons par exemple les propos que le polémiste a tenus par le passé : "Les femmes n'incarnent pas le pouvoir" ; "Le pouvoir doit rester dans les mains des hommes sinon il s'évapore".
Reste à se demander si cette violence est la réponse que l'extrémiste réservera à celles et ceux qui tenteront justement de s'opposer à ses velléités haineuses. Au vu des événements de dimanche, le pire est à envisager.