A six mois du premier tour de l'élection présidentielle, le mouvement #LesFemmesAvecZemmour s'exerce à nous faire croire, à grands coups de publications relayées sur les réseaux sociaux (Twitter notamment), qu'Eric Zemmour se préoccupe réellement de la cause des femmes. Et surtout, que celles-ci constitueraient une part non négligeable de son électorat en cas de candidature à la présidentielle.
Pourtant, une récente étude Ifop pour Le DDV (Le Droit de Vivre) - Licra axée sur les intentions de vote nous apprenait que les électeurs masculins voteraient davantage pour Eric Zemmour à l'élection présidentielle. Selon cette étude prenant en considération les intentions de vote d'un échantillon de 5 000 Français·e·s, il y aurait un réel "gender gap", autrement dit un écart de genre, de ce côté-là.
Ce que confirme la Fondation Jean-Jaurès avec une nouvelle note, intitulée à juste titre : "Les questions de genre et de lutte contre le sexisme dans le vote à la présidentielle, un frein au zemmourisme ?".
Selon cette note rédigée par Louise Jussian, chargée d'études à l'Ifop, l'électorat féminin serait bien moins "perméable" aux discours du "presque candidat" Éric Zemmour. Un clivage entre les sexes déjà souligné par l'étude de l'Ifop (intitulée "Sociologie du Zemmourisme"), qui, parmi les 5 000 personnes interrogées, relevait 13% d'intentions de vote chez les femmes, contre 19% chez les hommes. Une différence notable.
A en lire la note rédigée par Louise Jussian, Eric Zemmour "inquiéterait" même deux femmes sur trois. Un "zemmouro-scepticisme" qui toucherait 66% des femmes interrogées dans le cadre de l'étude, se disant "inquiètes pour leurs droits" si le polémiste d'extrême droite était "un jour élu à la présidence de la République". Sont notamment pointés du doigts les propos misogynes récurrents du principal concerné, "ses prises de position violentes à l'égard des femmes", développe la note.
De fait, Eric Zemmour inquiéterait 70% des sondées se disant "très féministes", poursuit la recherche. En plus du "gender gap", il faudrait enfin prendre en compte un véritable écart générationnel. Eric Zemmour ne susciterait ainsi que 7% des intentions de vote auprès des "primo votantes", autrement dit les femmes âgées de moins de vingt-cinq ans. "Peut-être car leur récente politisation s'est opérée dans un contexte post-MeToo et rythmé par les marches pour le climat", théorise l'enquête de la Fondation Jean Jaurès.
Des chiffres qui contredisent largement ces hashtags partisans et artificiels lancés sur les réseaux sociaux.