Le 24 avril, l'élue socialiste Gaëlle Lenfant accusait l'éditorialiste Eric Zemmour d'agression sexuelle, relatant des faits qui auraient eu lieu en 2004 ou 2005 ("Il m'a attrapé par le cou, m'a embrassé de force"). Cinq jours plus tard, Médiapart révélait de nombreux témoignages de femmes, journalistes et autrices, accusant Eric Zemmour de harcèlement, de "drague" insistante, de violences sexuelles.
Ce 4 novembre, un reportage de l'émission Complément d'enquête, "Zemmour : Veni, Vidi, Vichy", a donné la parole à l'une des accusatrices, Anne. Cette diplômée en journalisme narre des faits qui remonteraient à 2005, alors qu'elle avait 26 ans. Après avoir partagé un café et réglé les consommations, Eric Zemmour l'aurait embrassée de force.
Elle raconte : "Il m'a dit : 'Vous allez me remercier autrement [qu'en payant les cafés, ndlr]', avant de fourrer sa langue dans ma bouche. C'était inattendu, dégoûtant, immonde. Quand on est sortis du café, il a recommencé en me disant au revoir".
"Dès les premières minutes dans ce café, il a relevé ma mèche sur mon visage. Il m'a dit que j'avais de beaux yeux, un beau sourire. Moi, j'étais hyper troublée. Mal", détaille encore Anne face aux caméras de Complètement d'enquête. Comme le rapporte Franceinfo, la jeune femme dit, après cette agression, avoir été recontactée "assez vite" par Eric Zemmour "pour se voir, et plus si affinités". Suite à quoi elle a exprimé son refus à son encontre.
"En quelques mots, il m'a alors fait comprendre que c'est comme ça que ça fonctionne dans le journalisme, et que je n'arriverai pas à grand-chose si je ne me plie pas à un petit passage dans son lit", poursuit Anne. "Dans mon entourage, personne ne se rendait compte de la gravité de l'acte", dit-elle encore. Une situation qui rappelle d'autres prises de parole.
Dans l'enquête de Médiapart, où se retrouve le témoignage de Anne, une autre victime présumée, Nathalie, maquilleuse du talk show Ça se dispute, relatait : "Eric Zemmour m'a plaquée contre le mur et m'a dit : 'Tu ne comprends pas que je veux b*iser avec toi'. Il a posé une main sur mon bras et l'autre au-dessus du sein, près de l'aisselle". Il m'a également dit : "Appelle-moi, il faut qu'on se voie, je peux te faire bosser".
"Il n'y a pas de plainte, des affirmations... comment voulez-vous répondre à cela ? Tout cela ne tient pas, dans un moment de campagne politique", a commenté de son côté l'avocat d'Eric Zemmour, Olivier Pardo.