A six mois du premier tour de l'élection présidentielle, un nouveau sondage Ifop pour Le DDV (Le Droit de Vivre) - Licra révèle les intentions de vote cristallisées autour du polémiste d'extrême droite Eric Zemmour. Une étude intitulée "Sociologie du Zemmourisme" qui révèle des éléments de réflexion intéressants afin de mieux cerner l'ampleur du "nouvel électorat national-populiste".
L'étude en question prend en considération un échantillon de 5 000 Français, soit "cinq fois plus que pour les échantillons habituels mis en place depuis que le polémiste est testé dans des sondages d'intentions de vote", comme le relève le rapport de l'Ifop. Et si elle dévoile bien quelque chose, c'est le "gender gap", autrement dit l'écart de genre, dont témoignent lesdites intentions de votes.
Effectivement, un clivage s'observe entre les sexes : Eric Zemmour cristallise, parmi les 5 000 personnes interrogées, 13% d'intentions de vote chez les femmes, contre 19% chez les hommes.
Et cet écart s'explique de bien des manières. Comme l'énonce le rapport, ce "gender gap" pourrait en partie se comprendre de par les "positions anti-féministes" assénées par l'essayiste depuis quinze ans, et la sortie de son livre Le Premier sexe (2006). "En réalité, le seul clivage spécifique activé par la candidature Zemmour, dont la structure est plus homogène que celle d'un électorat lepéniste, est le genre : nombre de femmes ayant sans doute du mal à voter pour un homme qui assène de telles positions", développe le texte de l'Ifop.
"Un homme qui a peur des femmes, c'est un homme qui a peur de lui-même et qui n'est pas sûr de lui-même, qui a peur de perdre quelque chose. Un homme qui respecte les femmes n'a pas peur des femmes. Un homme qui laisse toute sa place aux femmes, n'a pas de propos misogynes, n'a pas peur pour lui", décryptait récemment l'écologiste Sandrine Rousseau à propos d'Eric Zemmour.
Selon l'état des lieux de l'Institut français d'opinion publique, on observerait de manière globale "une propension moindre des femmes à voter pour les formations d'extrême droite par rapport aux hommes". Et ce alors que l'Ifop nous invite à ne pas minimiser "l'ascension sondagière" d'Eric Zemmour, qui talonnerait en termes d'intentions de votes la candidate du Rassemblement National Marine Le Pen.