A l'heure du mouvement #MeTooGarçons, et des révélations qui ont fait beaucoup parler, comme celles de l'acteur Francis Renaud (accusant le cinéaste André Téchiné de harcèlement sexuel), les voix masculines, surtout médiatisées, sont attendues au tournant. Car les hommes, comme les femmes, subissent également des violences sexuelles.
De fait, une parole s'élève aujourd'hui : celle de Vincent Lindon. Dans les colonnes de Ouest-France, et alors que retentissent encore les mots de Judith Godrèche, le comédien est venu apporter son soutien à ceux et celles qui ouvrent la voix. "Je serai toujours du côté des victimes", a affirmé la star.
Avant de développer : "Ce fléau ne doit plus être la seule préoccupation des femmes, nous les hommes devons nous inviter dans la lutte résolument, sans défaillir sur un si long chemin". Un enjeu collectif ?
A lire Vincent Lindon aujourd'hui, #MeToo est un mouvement qui, puisqu'il concerne les violences patriarcales en général, doit engendrer un engagement fédérant hommes et femmes. L'acteur sexagénaire l'énonce : "Nous les hommes devons aider les femmes à construire leur souveraineté et atteindre une égalité parfaite et ne plus jamais la remettre en cause". Pour Ouest France, il s'agit du témoignage d'un "acteur majeur de sa génération" sur "les scandales d'agressions sexuelles qui touchent le monde du cinéma".
Une voix cependant nuancée par certaines paroles militantes, et revues. Le magazine ELLE par exemple s'interroge : pourquoi une prise de position aussi tardive ? Et constate notamment, de la part du comédien qui a tourné auprès de Jacques Doillon et Benoît Jacquot, "le silence de Vincent Lindon au sujet de la plainte déposée par la comédienne Judith Godrèche pour " viols avec violence sur mineur " à l'encontre des cinéastes". Comme un malaise ?
D'autres militantes épinglent également certains mots énoncés dans le long portrait qu'a dédié M le magazine du Monde à l'acteur récemment. Par exemple, ces réflexions à propos de Céline Sciamma, binôme d'Adèle Haenel : "Rien ne l'agace tant que d'entendre dire que Céline Sciamma pourrait elle aussi revendiquer une ambition politique. La réalisatrice de Portrait de la jeune fille en feu représente tout ce qu'il n'aime pas : féminisme radical, wokisme...". Céline Sciamma est une cinéaste ouvertement engagée dans la lutte #MeToo.