C'est ce vendredi 8 novembre, au Palais de justice de Clermont-Ferrand, que Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, et son compagnon Berkane Makhlouf seront confrontés par les juges chargés de l'affaire sur la mort de la fillette. Ils devront à nouveau s'expliquer sur les conditions du décès de leur fille et belle-fille disparue en mai dernier. D'abord évoquée dans les colonnes du quotidien La Montagne, cette confrontation souhaitée par le parquet et l'avocat de Berkane Makhlouf a ensuite été confirmée par une source proche du dossier à l'AFP.
Après l'arrestation du couple à Perpignan en septembre dernier, Berkane Makhlouf avait été, pendant plusieurs jours, le seul soupçonné d'avoir porté les coups qui ont coûté la vie à Fiona. Mais depuis, ce dernier a révélé les maltraitances dont sa compagne s'était rendue coupable, la mettant également en cause dans le drame. Il l'accuse notamment d'avoir frappé la fillette de cinq ans les jours ayant précédé son décès, tout en maintenant la thèse de l'accident domestique. Selon lui, Fiona se serait étouffée dans son lit en vomissant.
Ainsi, le 22 octobre, Cécile Bourgeon à qui les juges reprochaient jusqu'alors quatre délits, dont le « recel de cadavre » et la « non-assistance à personne en danger », a été mise en examen pour « coups mortels aggravés », une qualification criminelle, à l'instar de son concubin. Procureur de la République à Clermont-Ferrand, Pierre Sennès, juge d'ailleurs « cohérent » que les statuts juridiques des deux suspects soient désormais « alignés l'un sur l'autre » puisqu'ils se portent « des accusations réciproques ».
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Après plus de quatre mois de mensonges sur le sort de la fillette, portée disparue le 12 mai dans un parc de la capitale auvergnate, le couple Bourgeon-Makhlouf avait finalement avoué, à la fin du mois de septembre, la mort de la petite fille qu'ils auraient tous deux enterré à la lisière d'une forêt. Pourtant, malgré trois opérations de recherches autour du lac d'Aydat (Puy-de-Dôme), le corps de Fiona n'a toujours pas été retrouvé. De nouvelles recherches devraient être engagées après la confrontation de demain, la découverte du cadavre de l'enfant et son autopsie restant l'objectif numéro un des enquêteurs afin de démêler le vrai du faux dans cette affaire et offrir « une sépulture décente » à la fillette.