Cécile Bourgeon a fêté ses 26 ans ce mercredi, en prison. Elle se faisait appeler « Céc » par ses amis, et semblait très fière des deux petites filles blondes nées de sa relation avec Nicolas Chafoulais. Sur sa page Facebook, toujours active, les photos des deux sœurs, Eva, 3 ans, et Fiona, 5 ans, prennent toute la place. Sur l'une d'entre elles, Cécile est là, mais aucune apparition du père, Nicolas Chafoulais, ou du beau-père, Berkane Makhlouf. Les derniers messages remontent au 2 octobre 2012, lorsque ses amis postent des messages sur son mur pour son anniversaire. Cécile semble peu active sur Facebook ces derniers mois. Moins qu'en 2009 en tout cas, où elle tient le décompte avant de fêter les deux ans de Fiona ou lance un appel au secours le jour où elle hésite à vacciner Fiona contre la grippe A.
« Pas facile la vie sans son papa »
Ses films préférés, si l'on en croit cette page, sont d'un registre plutôt adolescent (Requiem for a dream, Ma 6té va craquer), elle écoute du rap ou du R'n'B. Elle est membre de quelques groupes, dont l'un appelé « Si toi aussi t skyzoofreine psykotik nevrosé drogué alcoolo fou sex addict », et l'autre, qu'elle a certainement créé puisqu'elle en est l'unique membre : « Pas facile la vie sans son papa », avec cette phrase de présentation : « décédé ou absent pas facile la vie sans nos papas ». Difficile de savoir si Cécile pensait à son propre père ou à la situation de ses filles après sa séparation… Selon la psychologue ayant examiné Cécile le 28 mai, la jeune mère a été traumatisée dans son enfance par son père biologique, un homme « violent et maniaco-dépressif » selon les propos rapportés par le quotidien La Montagne. À cause de ce passé difficile, Cécile aurait développé un besoin excessif d'affection, et un « manque d'assurance et d'estime de soi ». Cécile présente un « caractère introverti », affirmait la même psychologue dans le Figaro, évoquant également une « nature passive » et une « importante immaturité affective ». D'après cette spécialiste, Cécile présentait tous les symptômes d'une « femme éprouvée qui a accumulé des situations traumatisantes ». D'où sa tendance à instaurer « des relations de dépendance au risque d'être sous l'emprise de l'autre et de s'engouffrer dans des situations à risques ».
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Elle commence à se droguer à 15 ans
Son ex-conjoint et père de ses deux filles s'est confié au point.fr. Il avoue ne pas avoir imaginé que Cécile puisse « être complice de toute cette horreur ». Il l'a rencontrée alors qu'elle avait 15 ans et lui 17, grâce à des amis communs. Leurs deux filles sont « arrivées rapidement » et le couple a tenu dix ans. « On était arrivés au bout de l'histoire. Notre séparation ne se passait ni bien ni mal, raconte-t-il au point.fr, Je savais par contre qu'elle était instable avec les garçons. » Il confie également que le couple se droguait : « C'est vrai que j'étais dedans. Mais moins qu'elle. Et j'ai tout arrêté. Je ne touche plus à rien. » Cécile, elle, aurait commencé les stupéfiants à 15 ans, mais aurait subi une cure de désintoxication avec succès après la naissance de ses filles. Selon ses proches c'est avec Berkane Makhlouf qu'elle aurait replongé.
Pour Nicolas, « tout a basculé le jour où Cécile a rencontré Berkane Makhlouf ». Le couple était séparé depuis quelques mois, mais Nicolas voyait régulièrement Fiona et Eva. « Et puis cet homme a débarqué dans sa vie. Là, je n'ai plus réussi à parler à mon ex-compagne. Il bloquait aussi pour les petites. Je n'arrivais plus à les voir. Il prenait le téléphone et il décidait de tout. C'était un dialogue de sourd. » Le point de non-retour est bientôt atteint, et le père ne parvient plus à voir ses enfants. Quand il a appris la disparition de Fiona, il ne l'avait pas revue depuis septembre 2012.
Françoise, la mère Cécile, pense également que sa fille a été la victime de son compagnon : « C'est un monstre, et puis c'est tout […] Elle, c'est ma fille, c'est une victime. Elle était sous l'emprise de ce type, comme les petites. Elle a dû avoir peur de parler », déclare-t-elle au micro de BFM. Françoise et Nicolas ne sont pas en bons termes, et se préparent à se disputer la garde d'Eva. La grand-mère pense être mieux placée pour lui apporter une « stabilité », mais Nicolas promet de se battre jusqu'au bout : « C'est avec son père qu'elle doit être », a-t-il déclaré.
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