Cécile Bourgeon, Véronique Courjault, Yèble Brun, les noms de ces mères passées du côté du mensonge ou du crime ne sont pas toujours révélés au public. L’affaire de la disparition de Fiona qui est en passe d’être élucidée suite aux aveux de sa mère ravive le souvenir d’autres cas de meurtre ou de dissimulation de la mort d’un enfant, et pose une nouvelle fois la question des motifs qui conduisent un parent à « péter un plomb ».
Aline Lelièvre, mère de David, 14 mois, mort en 2006
Le 1er novembre 2006, Aline Lelièvre, mère célibataire de 19 ans, passe à la télévision pour témoigner de la disparition de son fils David, 14 mois. « On l’a forcément enlevé, dit-elle. La personne n’a rien pris, pas d’affaires. » Selon sa version des faits, David n’était plus dans son lit la veille lorsqu’elle est allée le chercher après sa sieste. Les recherches sont lancées aussitôt dans le quartier où vit la mère, à Rennes. Le 2 novembre, le corps de David est repêché dans un étang voisin. Le garçonnet a été étranglé et roulé dans une couverture avant d’être jeté à l’eau. Dépassée, il semble qu’Aline ait souffert de solitude et craqué. Le 12 février 2009, Aline Lelièvre a été condamnée à 25 années de prison pour meurtre.
Véronique Courjault mère de trois nouveau-nés, tués entre 1999 et 2003
En France, l’affaire des « bébés congelés » crée un choc dans l’opinion à l’été 2006, et le mot « infanticide » fait bientôt les gros titres. Les parents des enfants retrouvés morts dans un congélateur de leur maison à Séoul, en Corée du Sud, contestent les résultats des tests ADN. Une autre série de tests réalisés en France confirment les premiers. Ce n’est qu’au mois d’octobre que Véronique Courjault avoue avoir tué deux enfants à leur naissance en 2002 et 2003, et un troisième en 1999. Son procès, en juin 2009, aborde une pathologie méconnue et ambiguë : le déni de grossesse. Véronique Courjault est condamnée à 8 ans de prison pour le meurtre de ces trois enfants.
Résumé du procès de Véronique Courjault, juin 2009
Anne-Sophie Faucheur et Nicolas Willot, mère et beau-père de Typhaine, 5 ans, tuée en 2009
L’histoire de ce couple ressemble de très près à l’affaire de la disparition de la petite Fiona de Clermont-Ferrand. Le 18 juin 2009, les parents de Typhaine, 5 ans, habitants de Maubeuge dans le Nord, alertent la police sur l’enlèvement de leur fille, en pleine rue. Après 5 mois d’enquête et de recherches, Anne-Sophie Faucheur finit par avouer la mort de sa fille, son compagnon Nicolas, beau-père de la petite-fille, ne tarde pas à en faire autant. Les deux parents, âgés de 23 et 24 ans, avaient fait de Typhaine leur souffre-douleur, le rapport d’autopsie signalant des fractures, entorses et marques de coups. Le 10 juin 2009, elle a été battue à mort par sa mère, qui n’arrivait pas à lier avec elle un lien maternel et qui la punissait de plus en plus durement. Pour le martyr et le meurtre de Typhaine, le couple est condamné à 30 ans de prison, avec 20 ans de peine de sûreté pour la mère.
Éric Sabatier et Virginie Darras, parents de Marina, 8 ans, morte en 2009
Un mercredi de septembre en 2009, un père signale à la police la disparition de sa fille, Marina, huit ans, sur le parking d'un McDonald's. Des recherches commencent alors pour la retrouver dans la région de la Sarthe. Mais bientôt les enquêteurs découvrent des incohérences dans les témoignages du père et de la mère de Marina, et surtout, apprennent que des maltraitances avaient été signalées par son école. Quelques jours après avoir menti aux autorités, le père de Marina craque et avoue avoir caché le corps de sa fille décédée dans une déchetterie de la région. Le procès ouvert en juin 2012 a fait la lumière sur les sévices subis par Marina depuis l’âge d'un an : coups de pied, coups de poing, coups de ceinture, douches froides, séquestration, etc. La petite fille a succombé le 6 août 2009, ses parents ont été condamnés à 30 ans de réclusion pour actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort.
Cécile Bourgeon, mère de Fiona, 5 ans, morte en mai 2013
Cécile Bourgeon émeut la France entière en mai dernier lorsqu’elle lance un appel pour retrouver sa fille de 5 ans, disparue dans un Parc de Clermont-Ferrand. Enceinte de 6 mois, la mère éplorée, soutenue par son compagnon, Berkane Maklouf, suppliait alors qu’on lui « ramène » sa petite Fiona. Jusqu’à ce qu’elle avoue, ce mardi, que le corps sans vie de la fillette a été enterré dans une forêt de Clermont-Ferrand par elle et son conjoint.