Cécile Bourgeon avait ému la France entière en mai dernier lorsqu’elle avait lancé un appel pour retrouver sa fille de 5 ans, disparue dans un Parc de Clermont-Ferrand. Enceinte de 6 mois, la mère éplorée, soutenue par son compagnon, Berkane Maklouf, suppliait alors qu’on lui « ramène » sa petite Fiona. Tout n’était en réalité qu’une supercherie montée de toutes pièces par le couple.
Cécile Bourgeon, placée en garde à vue avec son compagnon et un proche depuis mardi à Perpignan, a cédé sous la pression des enquêteurs. Ceux-ci avaient en effet des soupçons en raison d'incohérences dans la version de la mère de Fiona : elle et ses enfants n’avaient pas été vus dans le Parc de Montjuzet le 12 mai dernier, là où elle prétendait s’être assoupie et avoir perdu Fiona. Mais ce qui a déclenché la garde à vue, ce sont les lectures suspectes du couple sur Internet, quelques jours avant la disparition présumée de Fiona : Cécile Bourgeon et Berkane Maklouf ont consulté des archives de presse en ligne sur des affaires de disparitions d’enfant, pour écrire leur propre scénario semble-t-il.
D’après les aveux de la mère, Fiona aurait reçu plusieurs coups de son beau-père et serait morte accidentellement. Les parents se seraient réveillés le matin après une soirée bien arrosée et l’auraient trouvée sans vie dans son lit. Paniqués, ils auraient décidé d’enterrer la petite fille dans la forêt de Clermont-Ferrand. Selon les informations recueillies par BFM TV, Cécile Bourgeon a indiqué précisément le lieu où sa fille a été inhumée, précisant que son compagnon avait lui-même creusé le trou.
>>Fiona, Typhaine, Marina... : ces mères qui basculent dans le crime et le mensonge<<
Un accident domestique selon Berkane Maklouf
Mais peu de temps après la mère, le beau-père est également passé aux aveux, affirmant que Fiona avait été victime d’un accident domestique. « Il a reconnu que le couple avait monté un scénario. Selon lui, l’enfant s’est étouffée dans son vomi. Ils l’ont trouvée le matin dans cet état et ont paniqué », explique son avocat, Me Xavier Capelet. Il a également évoqué une soirée où le couple et des amis étaient alcoolisés et où Fiona aurait reçu une fessée car elle s’amusait à imiter les nausées de sa mère enceinte en se faisant vomir. Il a enfin admis que Fiona avait reçu des coups quelques jours auparavant, sans préciser qui les lui avait donnés
Homicide ou accident, les mensonges du couple risquent de lui coûter cher devant un jury. Pour leur défense, Me Capelet avance qu'ils ont été « dépassés par l'impact médiatique de l'affaire. [...] Ils se sont enfermés dans leur mensonge et ont fini par y croire. »