Ce mardi 24 novembre, Emmanuel Macron abordait en direct de l'Elysée les différentes étapes du déconfinement au vu de la situation actuelle. Plusieurs points étaient soulevés : dès le 28 novembre, les commerces pourront rouvrir jusqu'à 21 heures, les attestations de déplacement seront toujours obligatoires mais le périmètre pour activité individuelle sera étendu à 20 kilomètres (et d'une durée de 3 heures). Quant à la date du déconfinement, elle est prévue dès le 15 décembre, si toutefois "les objectifs sanitaires sont atteints" (soit que la France passe sous la barre des 5 000 contaminations par jour, et qu'entre 2 500 et 3 000 personnes se trouvent en réanimation). Un couvre-feu de 21 heures à 7 heures du matin sera alors établi - sauf pour les 24 et 31 décembre, où l'on pourra "circuler librement".
Le chef de l'Etat a insisté également sur un point : "Il ne s'agira pas, à coup sûr, de vacances de Noël comme les autres". "Nous pourrons à nouveau nous déplacer, sans autorisation, y compris entre régions, et passer Noël en famille", a-t-il précisé, mais "il faudra au maximum limiter les déplacements inutiles". Et continuer de protéger ses proches.
Justement, quelles sont les meilleures façons de le faire ?
Il y a d'abord l'option de la quatorzaine. Avant de prendre la route pour le réveillon, on peut envisager de s'isoler pendant deux semaines. "C'est le meilleur moyen d'être sûr que l'on n'est pas contaminé au Covid-19", affirme Eric Cioe-Peña, un responsable du réseau de soins Northwell Health à New York, au HuffPost US. Une option réalisable uniquement lorsque l'on ne doit pas effectuer de déplacements professionnels.
Il est aussi possible de se faire tester. Seulement, plusieurs expert·e·s alertent : cette solution possède des failles à prendre en considération.
Depuis début novembre, les tests antigéniques disponibles en pharmacie permettent de savoir rapidement si l'on est infecté·e au Covid-19 ou non. Un écouvillon de 6 cm - comme pour le test PCR - est glissé dans notre narine et quinze à vingt minutes plus tard, le résultat s'affiche sur une bandelette similaire aux tests de grossesse. Magique ? Pas toujours.
"Le problème, ce sont les faux négatifs", prévient Franck Perez, directeur de l'unité Biologie cellulaire et cancer à l'Institut Curie, à 20 Minutes. "Ces tests auraient une fiabilité de 65 à 80 %. Il faut donc se battre contre l'idée que si on est négatif avec ce test antigénique, on n'est ni malade, ni contagieux." De son côté, l'Ordre national des pharmaciens estime le risque qu'une personne identifiée comme négative soit en réalité porteuse du virus à un cas sur trois. Non négligeable.
Pour ce qui est des tests PCR, certes plus précis, les délais qui vont jusqu'à 72 heures dans certains laboratoires peuvent rendre le résultat caduque, puisque la personne a des chances d'être infectée pendant ce délai d'attente. On peut ainsi se faire dépister le lundi, être contaminé·e le mardi, et recevoir un test négatif le mercredi en pensant, à tort, que l'on n'est ni infecté·e, ni contagieux·se.
Autre cas, celui des asymptomatiques, dont la charge virale plus faible peut augmenter le risque de faux négatifs. La période d'incubation, qui est en général de 3 à 5 jours, mais peut aller jusqu'à 14 jours indique le site du gouvernement, peut aussi jouer en notre défaveur, explique Eric Cioe-Peña. Pendant ce temps-là, alors que l'on est bel et bien contagieux·se, le résultat peut s'avérer négatif.
Malgré tout, le recours aux tests - antigénique comme PCR - reste fortement recommandé, et le plus proche possible de la date de retrouvailles en famille. Sur Twitter, Paul Sax, spécialiste des maladies infectieuses rattaché à Harvard, lance : "Non, un test n'est pas fiable à 100%. Mais un résultat négatif est bien préférable à pas de test du tout et nous devrions dépister davantage, surtout pour les personnes qui vont se réunir prochainement".
Si certain·e·s expert·e·s insistent sur le respect des gestes barrières ("On peut nettoyer les poignées de porte, se laver les mains, aérer les pièces, porter le masque quand on se rapproche des gens fragiles", énumère Luc Duquesnel, président du syndicat Les Généralistes-CSMF, à 20 Minutes), l'Organisation mondiale de la santé voit plus loin.
Pour l'OMS, "l'option la plus sûre" serait plutôt de privilégier le petit comité, voire de "ne pas avoir de réunion de famille". "C'est incroyablement difficile parce que, particulièrement pendant la période des fêtes, nous voulons vraiment être avec notre famille", détaille Maria Van Kerkhove, chargée de la gestion de la pandémie à l'OMS. "Même si vous ne pouvez pas célébrer ensemble cette année, vous pouvez trouver des moyens de célébrer quand tout cela sera fini". La spécialiste notamment évoque la célébration commune de Noël par visioconférence.
Une alternative peu réjouissante en période de fêtes, certes, mais qui pourrait éviter un nouveau pic de contamination dramatique. Exemple criant : le 12 octobre, le Canada célébrait Thanksgiving. Le pays répertoriait alors 1 700 nouveaux cas par jours. Deux semaines plus tard, le compte passait à 2 500 cas quotidiens, et 4 800 mi-novembre. Un constat qui fait tristement office d'avertissement.