Les autorités de Bayannur, dans la région autonome de Mongolie Intérieure, au nord de la Chine, viennent de déclarer une alerte sanitaire de niveau 3, sur une échelle allant jusqu'à 4. Un berger y a contracté un cas de peste bubonique samedi 4 juillet, mais demeure dans un état stable depuis, rapporte le Global Times China. Il est traité dans l'hôpital local, en isolation. Un deuxième cas est également suspecté, celui d'un adolescent de 15 ans qui aurait été en contact avec une marmotte chassée par un chien. Et deux autres cas auraient été confirmés la semaine dernière dans la province mongole de Khovd, suite à la consommation de viande de marmotte, indique l'agence de presse Chine nouvelle.
Ce sont en effet ces petits rongeurs montagneux qui, lorsque infectés, sont susceptibles de transmettre la maladie par le biais de leurs puces qui s'attaquent ensuite à l'homme. Leur chasse et leur consommation viennent donc d'être interdites par le gouvernement, qui demande également à ce que toutes les personnes souffrant de symptômes, notamment de fortes fièvres sans raison, précise l'agence de presse chinoise Xinhua, soient traitées et rapportées.
Alors, faut-il craindre une nouvelle pandémie ? "Pour l'instant, nous ne considérons pas qu'il s'agit d'un risque élevé, mais nous surveillons attentivement la situation", a déclaré une porte-parole de l'OMS, Margaret Harris, lors d'un point de presse à Genève ce mardi 7 juillet.
La peste bubonique est crainte, puisqu'elle fut l'une des maladies les plus meurtrières au monde. Au XIVe siècle, alors baptisée "peste noire", elle a fait 50 millions de morts à travers l'Afrique, l'Asie et l'Europe. Entre 2010 et 2015, ce sont 3248 cas qui ont été signalés dans le monde, dont 584 décès, d'après l'Organisation mondiale de la santé.
Aujourd'hui, elle se traite rapidement lorsqu'elle est prise à temps, grâce à des antibiotiques. Et sa propagation mortelle à l'échelle mondiale est peu probable : "Contrairement au XIVe siècle, nous avons maintenant une bonne compréhension de la transmission de la maladie et nous savons la prévenir", explique au site Heatline le docteur Shanti Kappagoda. Cela n'évite cependant pas son apparition ponctuelle, rappelle la BBC, comme en 2017 à Madagascar, où 300 personnes ont été contaminées, ou en Mongolie, lorsqu'un couple en est mort après avoir mangé de la viande de marmotte, en mai 2019.
La question, comme face au Covid-19, se pose légitimement : arrêter la viande nous protégera-t-il contre les futures épidémies ? C'est en tout cas ce que martèle Samantha Saunders, vétérinaire et docteure en coronavirologie, chargée de recherche à l'association PETA Royaume-Uni. "La meilleure chose que chacun de nous puisse faire pour endiguer le développement de nouvelles pandémies est de faire la transition au niveau sociétal vers un mode d'alimentation qui ne serait pas basé sur l'élevage et le confinement d'animaux", plaide-t-elle. A méditer sérieusement.