Qu'aurons-nous appris sur nous-mêmes et l'impact de nos choix alimentaires lorsque la "crise du corona" sera passée ? Sortons-nous du confinement pour reprendre notre consommation effrénée, malsaine et dangereuse ou pouvons-nous tirer des leçons importantes sur le monde qui nous entoure et notre capacité à le rendre plus sûr, et agir en conséquence ?
Petit point positif : les achats en masse dans les supermarchés il y a quelques semaines ont vu principalement les rayons des pâtes, du riz et des boîtes de haricots et autres légumineuses vidés par des consommateurs se préparant au confinement. Il est intéressant, quoique peu surprenant, qu'en temps de crise, ce soit vers les aliments de base végans que l'on se tourne automatiquement. Ils sont plus sains et plus faciles à stocker et à conserver, et on peut facilement en faire de délicieux plats nutritifs.
On sait déjà que manger de la viande et d'autres produits issus d'animaux augmentent le risque de souffrir de graves problèmes de santé, tels que le diabète, des maladies cardiovasculaires et certains types de cancers. Ces industries émettent également d'immenses quantités de gaz à effet de serre – une étude de l'Université d'Oxford a démontré qu'à l'échelle mondiale, les industries de la viande et des produits laitiers génèrent 60 % de toutes les émissions liées à l'agriculture, bien qu'elles ne fournissent que 18 % des calories et 37 % des protéines, et qu'elles monopolisent 83 % des terres agricoles.
Mais ce que trop peu de gens savent encore, c'est que consommer des animaux mène également à des crises sanitaires de l'envergure de celle du COVID-19 que nous vivons actuellement.
Le nouveau coronavirus aurait trouvé son origine dans un marché "humide" en Chine qui vendait différentes espèces animales pour la consommation humaine, comme c'était le cas pour le SRAS, qui se serait propagé de la civette (petit mammifère vendu pour sa viande) à l'humain.
C'est pour cela que PETA et ses affiliées ont lancé un appel à l'Organisation mondiale de la santé (l'OMS) à demander la fermeture définitive des marchés d'animaux vivants vendus pour la consommation dans le monde entier, afin d'éviter l'émergence de nouveaux virus.
Par ailleurs, de nouvelles séquences vidéo tournées sur des marchés d'animaux vivants au Cambodge, en Chine, en Indonésie, aux Philippines, en Thaïlande et au Vietnam, montrent que ces marchés opèrent encore, malgré la pandémie qui continue de se propager.
Mais le problème ne se limite pas aux viandes "exotiques" ni seulement à l'Asie, comme nous le montrent de nombreuses épidémies survenues partout dans le monde ces dernières années. La grippe porcine (qui serait originaire d'un élevage industriel de cochons au Mexique), la grippe aviaire (qui survient notamment dans les élevages d'oies et de poulets partout dans le monde) et la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ), dite "maladie de la vache folle" (contractée par l'humain par le biais de la consommation de produits carnés provenant de vaches infectées et qui a touché l'Europe) en sont quelques exemples.
Le Dr Gauden Galea de l'OMS a récemment averti que "tant que les gens mangeront de la viande, il y aura un risque d'infection". En effet, la leçon-clé qu'il nous faut retenir est que le fait d'entasser des animaux dans des élevages ou de les entasser dans des marchés pour consommer leur viande favorise l'émergence de toute sorte de maladies dangereuses et potentiellement mortelles.
Pendant cette crise, nous avons pu voir un renouveau de la bonne entente, du devoir civique et d'actes de compassion et de solidarité, avec de nombreuses personnes cherchant par tous les moyens d'agir avec empathie en ces temps difficiles.
Profitons de cette occasion où s'opèrent de grands changements pour repenser notre mode de vie et agir pour contribuer à un monde meilleur en laissant tout produit issu de l'exploitation animale de côté, au profit de repas végans, sains et respectueux de la planète et de tous ses habitants.
Par Vahina Giocante, actrice