Près de 72 000 personnes suivent les mots de Manon sur son compte Instagram @Lecul_nu, et à lire ses multiples posts, on saisit rapidement pourquoi.
On y trouve des explications détaillées de phénomènes en tout genre (les couilles bleues, le "jelqing", la pilule du lendemain), des tips nécessaires sur des situations pas toujours réjouissantes (l'amour à la plage, la cystite, l'hygiène du pénis), des réponses à des questions perso, des recos livres, ou des affirmations trouvées dans les médias décortiquées avec bienveillance et attention. Une mine d'or d'infos qui n'en finit pas de nourrir notre curiosité, comme nos esprits en quête d'une détabouisation de nos sexualités.
A côté de ça, la jeune femme contribue au podcast Hot Line, une production Nouvelles Ecoutes et Spotify centrée sur le plaisir féminin, et a sorti son premier bouquin : Le cul mis à nu, publié par le nouveau label engagé d'Hachette, Les Insolentes, le 1er septembre. Un ouvrage joliment illustré par Coucou Suzette, pensé pour "déculotter les idées reçues".
Au gré d'anecdotes personnelles, de points historiques, de discours militants et de punchlines savoureuses, l'autrice ouvre diverses pistes de réflexion autour du sexe et des constructions sociales qui entourent ce vaste sujet, tacle doubles standards et discriminations, et couvre une quantité d'angles considérable de sa plume franche et pointue. Idéal pour mettre à jour sa culture cul - et s'émanciper toujours plus.
Ici, elle nous livre le nom du sextoy qui ne l'a jamais déçue, insiste sur l'importance de la vulgarisation de l'éducation sexuelle et nous confie son attrait pour le porno d'Erika Lust.
Manon : Au départ, les réseaux sociaux offraient une certaine liberté, on pouvait parler de tout. Mais aujourd'hui, c'est un plus compliqué : les plateformes deviennent de plus en plus strictes avec nos contenus. Vulgariser l'éducation sexuelle reste indispensable tout simplement parce qu'il n'existe toujours pas d'espace éducatif adapté.
Nous passons tou·te·s du temps sur les réseaux sociaux, on peut facilement avoir accès à toutes formes d'informations, on est donc tenté·e de s'y faire une place pour remédier à nos lacunes. C'est toujours sympa entre deux photos de chatons mignons !
M. : C'est un livre qui tente de prendre du recul sur les constructions sociales qui pourrissent notre culture du cul. En gros (rires) ! J'essaye, avec humour et légèreté, de retravailler ce qu'on nous inculque comme étant la "norme" afin de donner une vision plus inclusive et plus réaliste du sexe.
M. : Je ne l'avais pas imaginé mais c'est un projet qui m'a fait beaucoup de bien. J'avais envie d'en faire plus, de me sentir libre de pouvoir écrire sur des sujets qui sont difficiles à traiter avec la censure Instagram. Je ne sais pas si c'était une continuité évidente, mais c'était en tout cas une belle opportunité.
M. : Déployer de l'énergie pour apprendre à connaître son corps, à cerner ses désirs, ses envies ou, au contraire, ce dont on n'a pas envie, nous aide à reprendre le contrôle sur notre sexualité. Plus on connaît un sujet, moins il nous effraie ! À force de s'éduquer sur la vie sexuelle et affective, que ce soit dans sa généralité ou dans son individualité, on est plus libre et plus confiant pour faire des choix qui vont dans notre sens.
M. : J'adore le Satisfyer "Prêt-à-porter" ! C'est un petit budget mais honnêtement, j'ai beau en recevoir plusieurs avec mon activité sur les réseaux, c'est le seul qui ne me lâche jamais. Il est pratique, il ne se décharge pas trop vite et est très maniable en solo ou à deux ! C'est clairement devenu mon chouchou du tiroir (rires).
M. : Je ne sais pas si j'en ai un en particulier parce que ça va dépendre de mon envie du moment. Mais sans hésitation, le cinéma d'Erika Lust : c'est du grand art du cul !
M. : Tout, pourvu que je fasse ce dont j'ai envie sur le moment.
M. : Je fantasme toujours sur les personnes qui me font rire ! Donc j'ai souvent jeté mon dévolu sur Baptiste Lecaplain, Jerôme Niel, Jim Carrey, François Civil, Jonathan Cohen, etc...
M. : "Parle-moi, je t'écoute"
M. : On peut commencer par faire un travail sur soi-même ; remettre en question notre façon de vivre et de penser le sexe c'est déjà beaucoup de boulot au quotidien ! On peut aussi communiquer sincèrement auprès de son·sa·ses partenaire·s, de ses ami·e·s, des ses proches quand certains sujets viennent sur la table ; ce n'est pas toujours évident mais l'honnêteté aide souvent à se libérer du poids des tabous.