On dit que les écrans sont nocifs. Sans aucun doute. Seulement, par temps de pandémie et de restrictions sévères en termes de divertissements extérieurs, difficile de se détacher de la source de lien social et de contenus inédits que représentent les réseaux.
A la place de culpabiliser et de s'en priver, pourquoi ne pas décider d'en tirer le meilleur ? Notamment en se tournant vers des pages qui nous remontent le moral, nous calment, nous permettent de freiner un instant le flot incessant de pensées qui nous submerge, voire même de méditer par le biais de vidéos relaxantes. En voici 10 qui sortent du lot.
Le nom le promet et on n'est pas déçu·e : sur mignonettetakespictures, tout est mignon. De la mignonnerie à s'en bouffer les doigts, même. Avec une spécialité adorable pour les bébés animaux. Des canetons avec des fleurs en guise de chapeau, des lapins cachés sous une feuille de salade ou prêts pour l'école sac à dos vissé sur le dos, des faons endormis dans un champ de fleurs violettes, des ratons qui câlinent des chatons, et autres réjouissances qui appellent au "oh !" attendri.
Parcourir ce feed, c'est comme recevoir une injection de douceur et d'émerveillement qui rend la vie plus belle. On y scrolle sans modération.
Si elle n'existait pas il faudrait l'inventer. La page Round Animals traque et publie des clichés - encore, on confesse une légère obsession - de petites bêtes rebondies. Par leur position, leur pelage, leur corps : ces chiens, pingouins, phoques, loutres, poussins sont ronds.
Ils nous comblent de joie et de tendresse et nous font s'évader quelques minutes d'un quotidien pas franchement transcendant, pour prouver à qui en aurait besoin que, si, les réseaux sociaux ont parfois du bon. Surtout lorsqu'ils permettent de véhiculer une quantité non négligeable de photos de fesses (rondes, forcément) de corgis.
Ils sont les chiens de Julien Doré, ça nous a suffit pour s'abonner. Apparu sur la Toile en décembre dernier, ce couple de bergers suisses blancs comme neige se distingue par son incroyable implication dans la carrière de son maître. Tantôt choristes, tantôt acteurs, tantôt testeurs de calendriers de l'Avent, Simone et Jean-Marc ont conquis les adeptes de canins savants et autres fans d'humour de qualité.
Entre quelques selfies souriants, des tenues de soirée scintillantes et des clichés de leur enfance, on trouve aussi des réflexions pleines de philosophie, qui rappellent notamment que "le temps passe comme une boule de flipper", ou demandent aux humains d'"agir avec bienveillance et intelligence envers toutes les autres". Important et décontractant.
On pourrait croire que passer de longues minutes à baver devant une photo incroyable d'une maison incroyable avec une vue incroyable nous foute plus les boules que l'inverse : c'est faux. Faire défiler les salons, chambres, bibliothèques parfaitement décorés, nichés dans des lieux si atypiques qu'ils en deviennent magiques, a un effet limite libérateur sur notre esprit.
Une sorte d'échappatoire vers un cocon douillet ou une pièce au milieu de la nature qui nous sort d'une routine, qu'on se le dise, chiante comme la pluie. Et encore, pour sentir la pluie, il faut être autorisé·e à partir de chez soi. Dommage.
Sa danse sur patins à roulettes en mini-short jaune est devenue virale juste après le confinement, hypnotisant une foule ultra-connectée longtemps en mal de distraction, d'activités en plein air et de liberté de bouger.
Aujourd'hui, la Berlinoise Oumi Janta continue de nous faire rêver et dodeliner de la tête lorsqu'on suit, captivé·e, ses mouvements emprunts de légèreté (qu'on a sans succès tenté de reproduire un soir de trop de vin, on l'avoue). Parfois, on dirait même qu'elle vole. Et avec elle, notre négativité s'envole.
On décryptait récemment pourquoi la poterie fait du bien à l'âme, le compte de cet artiste passionné et fondateur d'une école spécialisée dans la discipline, installée à Copenhague, ne fait que confirmer notre ressenti.
En l'observant travailler l'argile et la terre et transformer ces matières premières en "petits vaisseaux", tel qu'Eric Landon les appelle, on embarque nous aussi pour une autre planète, ou toute destination mentale plus réjouissante que l'appart dont on connaît maintenant chaque recoin. On pense à tout et à rien, on décompresse et on ne regrette pas le voyage.
Depuis ses 20 ans, le navigateur breton Guirec Soudée parcourt les mers avec son bateau Yvinec et sa partenaire de toujours : Monique. Une poule devenue iconique, qui a surfé les eaux du Pacifique, picoré la banquise des pôles et sauvé son protecteur grâce à sa ponte quasi quotidienne. Rejointe ensuite par le chien Bosco, la petite troupe partage ses aventures au gré des courants et des tempêtes.
Qu'on suive leurs péripéties assidûment ou qu'on se mette à jours tous les deux mois, il y a toujours une histoire palpitante à se mettre sous la dent. En ce moment, par exemple, Guirec traverse l'Atlantique à la rame, en solitaire et sans assistance. Un exploit qui nous fait méditer, et oublier quelques-unes de nos préoccupations actuelles.
Ira Sluyterman van Langeweyde, Iraville de son nom d'artiste, est une illustratrice allemande qui peint avec minutie des villages, des forêts, des personnages aux grands yeux, des dizaines de champignons et de papillons. Sur Instagram, elle se filme souvent en pleine création, cadrant sa toile vierge au plus près de l'objectif, alors que des univers enchanteurs prennent vie en accéléré sous ses doigts experts. Satisfaisant est un doux euphémisme.
Les personnes nées avant 2005 auront certainement entendu parler du phénomène "slime" par leurs enfants ou ceux de leurs proches, sans vraiment comprendre tout l'engouement autour de ces pâtes colorées à écraser dans tous les sens. Autant vous dire qu'après un tour sur Glitter Slimes, vous serez séduit·e·s.
On y découvre des mini séquences dans lesquelles des mains parfaitement manucurées pressent des mixtures aux couleurs pop, parsemées de paillettes et de pépites en tout genre. On sent presque la texture fondre sous les nôtres et étrangement, ça décrispe comme jamais.
Des paysages de montagne à couper le souffle. Des couchers de soleil pastel qui transportent. Des centaines de clichés d'une nature sauvage qui transforme nos pérégrinations digitales toxiques en un moment de détente salutaire.
Céline Ducrettet est une photographe trentenaire qui raconte trouver "fascinant de figer un instant dans le temps et le transmettre de génération en génération". Nous, ce qui nous fascine, c'est son talent. Et la façon dont elle nous emmène avec elle, loin d'une actualité anxiogène.