Ça n'a pas été une mince affaire. Pour intégrer un emoji règle à la liste des 59 nouveaux pictogrammes mis en place par Unicode, la maison mère des emojis, et qui débarqueront sur nos smartphones au printemps, il a fallu se battre. Beaucoup.
Le mérite revient d'ailleurs à Plan International UK, une association britannique qui lutte pour les droits des filles et qui s'est ralliée à NHS Blood and Transplant pour proposer une goutte de sang dans la sélection - après que le design d'une culotte tachée de rouge ait été refusé. Une façon de briser le tabou qui entoure les menstruations, comme l'organisation l'explique sur son site.
Lucy Russell, responsable des droits des filles et de la jeunesse chez Plan International Royaume-Uni, déclare à Mashable que cette nouveauté, "qui peut exprimer ce que 800 millions de femmes dans le monde vivent chaque mois, est un grand pas vers la normalisation des règles et la suppression de la stigmatisation qui les entoure ".
"Pendant des années, nous avons obsessivement réduit au silence et édulcoré les menstruations", ajoute-t-elle. "En tant qu'expert·es en droits des filles, nous savons que cela a un impact négatif sur les celles-ci ; elles se sentent gênées de parler de leurs règles, elles sont absentes en cours et elles peuvent en subir les conséquences sur leur santé."
Au-delà d'un simple emoji, c'est donc tout un symbole et une avancée de taille. Plus on exposera ce phénomène naturel qui n'a absolument rien de sale ni de honteux en l'utilisant dans le vocabulaire quotidien, plus il sera considéré comme normal, et moins les jeunes filles et les femmes souffriront de ses répercussions sociétales et sanitaires.
Car aujourd'hui, le tabou autour autour des menstruations rend la conversation extrêmement difficiles pour beaucoup d'entre elles, et les fausses informations peuvent être très nocives pour leur bien-être. D'après un sondage réalisé par Plan International UK :
- Les deux tiers des femmes ne se sentent pas à l'aise de discuter de leurs règles avec leur père ou leurs amis masculins
- Plus d'une femme sur dix ne se sent pas à l'aise d'en parler avec ses amies
- Un quart des femmes ne se sentent pas à l'aise d'en parler avec leurs collègues féminines au travail
- Seulement un tiers des femmes seraient heureuses d'en parler avec leurs supérieures au travail
Une réalité que chaque action peut changer, et c'est certainement le cas des emojis règles.