Les histoires d'amour finissent mal en général, et les femmes ne sont certainement pas les seules à en payer les pots cassés. Pour preuve, cette étude menée par des chercheuses du département de psychologie de l'université de Zurich et publiée dans le Journal of Social and Personal Relationships, qui a passé au crible le contenu du forum de discussion en ligne Reddit. Un procédé qui leur a permis d'observer le comportement émanant d'invidu·e·s de toutes classes.
"La majorité de ce que nous savons sur les problèmes relationnels provient d'études effectuées avec des personnes en thérapie de couple, ce qui correspond à des profils spécifiques. Ces individus ont le temps, l'argent et la motivation pour travailler sur leurs soucis de couple", ce qui n'est pas le cas de tout le monde, précise Charlotte Entwistle, autrice. Avec cette méthode, "nous voulions comprendre non seulement quels problèmes relationnels sont le plus souvent rencontrés par l'ensemble de la population, mais aussi qui vit le moins bien ces difficultés", continue-t-elle.
Résultat : les hommes aussi, souffrent lorsqu'ils se font larguer. Et surtout, ils en parlent.
Au fil des pages abordant les sempiternels problèmes de couple, des termes reviennent plus que d'autres. Et la plupart relèvent du champ lexical des émotions. Les plus fréquents : "chagrin d'amour", "regret", "pleurer" et "coeur brisé", que les utilisateurs emploient davantage que les utilisatrices.
"Le fait que le thème du chagrin d'amour soit plus souvent abordé par les hommes que par les femmes indique que les hommes sont au moins aussi affectés émotionnellement que les femmes par les problèmes relationnels", observe la chercheuse.
Et de poursuivre : "Une tendance frappante dans la répartition des genres est que, contrairement à ce que l'on trouve généralement dans les milieux professionnels, plus d'hommes que de femmes ont sollicité de l'aide pour leurs relations via r/relationships (la page du forum étudiée, ndlr), 54,62% des utilisateurs étant des hommes et seulement 45,38% des femmes".
Un constat révélateur, au-delà de la façon dont les usagers se livrent à coeur ouvert, du tabou qui entoure, encore en 2021, le recours à l'aide d'un·e psychologue chez les hommes. "Cette divergence dans les résultats soutient notre idée qu'ils peuvent préférer les contextes anonymes d'aide aux relations en ligne aux contextes en personne, probablement en raison de la stigmatisation liée au comportement de recherche d'aide chez les hommes", confirme Charlotte Entwistle. Reste à l'éradiquer.