Il y a des nouvelles qui vous font regarder par deux fois votre calendrier - histoire de s'assurer que, oui, nous sommes bel et bien en 2019. C'est le cas de ce bad buzz qui nous emmène dans la plus grande ville d'Alaska, à Anchorage. Là-bas réside Breckynn Willis, 17 ans, jeune membre du club de natation de la Dimond High School. Cette élève du secondaire y est comme un poisson dans l'eau. La preuve : elle a remporté une manche lors de la compétition de "cent mètres nage libre" qui s'est tenue le 6 septembre dernier. Mais contre toute attente, sa victoire lui a retirée. La raison ? Son maillot de bain serait "inapproprié". Ce qui lui a valu sa disqualification...
Plus précisément, nous apprend CNN, cette tenue serait "inconvenante", "déplacée" et violerait le règlement de la compétition sportive pour une seule raison : elle épouserait trop les formes du bas de son dos durant la course. Ses fesses, pour ne pas les nommer. C'est en tout cas ce qu'a déclaré le plus sérieusement du monde l'un des responsables de l'événement. Un argument d'autant plus absurde que cette tenue n'était pas la sienne, mais celle, standard, fournie par l'établissement scolaire. Et qu'en l'état, toutes ses consoeurs portent le même maillot.
Ce qui fait de cette disqualification plutôt arbitraire un joli cas (d'école) de "body shaming". Mais pas seulement. Sa mère Meagan Kowatch voit dans cette réprimande une forme de "harcèlement" ciblé. Cela fait effectivement plusieurs semaines déjà que ses trois filles, appartenant toutes à la même équipe de natation, fonr l'objet de remarques déplacées et régulières quant à leur physique, leur peau, et l'adaptation de leur maillot aux formes de leurs corps. De plus, comme le détaille CBS, Breckynn Willis est une jeune fille métisse et sa disqualification est perçue par un entraîneur local d'Anchorage comme "une forme de racisme et de sexisme".
Une situation qui, en tous les cas, suscite l'interrogation de Lauren Langford, la coach de la jeune nageuse. "Si le maillot a été porté par son équipe conformément aux normes nationales et qu'elle le portait comme indiqué sans modifications interdites, alors pourquoi a-t-elle été disqualifiée ?", se demande l'entraîneuse. Si une réponse claire se fait toujours attendre, la médiatisation de l'événement, elle, contribue à réparer cette injustice. Effectivement, ce mardi 10 septembre, la Alaska School Activities Association a finalement annoncé qu'elle annulait cette disqualification, jugée bien trop "ambiguë" pour être recevable dans le cadre d'une telle compétition.
Le communiqué de l'école, quant à lui, fustige cette discrimination et déplore que "cette nageuse ait été pris pour cible uniquement en raison de la manière dont un uniforme standard délivré par une école s'adapte à la forme de son corps". Espérons que cette résolution fasse figure d'exemple...