Le racisme est un fléau insidieux. Il se cache jusque dans les conversations et les comportements ordinaires. Des "blagues", des actes, des réflexions terribles qui se basent sur des stéréotypes réducteurs et dangereux qui ne font qu'alimenter ce mal. Et qui non seulement blessent, mais aussi participent à discriminer les personnes racisées au quotidien et à véhiculer un climat haineux.
C'est ce que dénonce le compte Instagram "Mais non, c'est pas raciste", LA phrase que l'on entend systématiquement dès qu'on épingle quelqu'un sur ses propos... racistes, justement.
A travers des citations rapportées par ceux et celles qui les subissent, ou encore des photos de "déguisements", la page met un point d'honneur à poser un mot sur ces comportements dont beaucoup se dédouanent d'un revers de phrase - généralement avec un "On ne peut plus rien dire !" dramatiquement commun. Petit rappel pour ceux et celles qui en douteraient : effectivement, on ne peut plus rien dire de raciste. Et encore heureux.
"Tu es vraiment jolie, tu n'as pas trop pris les traits négroïdes, c'est pour ça aussi" ; "Mais non je ne suis pas raciste, j'ai supporté l'équipe de France pendant le Mondial, et pourtant..." ; "Bon alors, quand est-ce que tu nous fais un couscous ? On a besoin de voyager, ramène-nous un peu de soleil dans l'open space !"
Tous ces commentaires proviennent de témoignages envoyés directement à la plume derrière le compte. Par ceux et celles à qui on les a adressés, ou par des personnes qui ont assisté à l'échange. Rien n'est épargné par les agresseur·ses : le physique, l'intelligence, les compétences professionnelles, le fait d'être français·e ou non.
Le compte insiste également sur le phénomène de "blackface", en postant notamment la photo qui a fait le tour de la Toile, où l'on voit deux employé·es de chez American Vintage, le visage peint en noir pour une soirée. L'occasion pour "Mais non c'est pas raciste" de rappeler qu'il s'agit d'un comportement "raciste et condamnable" et en aucun cas d'un "déguisement". "L'excuse de l'ignorance ne passe plus", ajoute l'auteur·trice.
Il est grand temps de qualifier ces actes de ce qu'ils sont, du racisme pur et dur, et d'arrêter de les étouffer par une piètre excuse.