On ne peut plus rien dire ?
Ce titre d'un son parodique - la chanson de Didier Bourdon - érigé ces dernières années en véritable rengaine pour bien des boomers et ennemis de la "bien pensance" - généralement auteurs de tribunes sur CNews - semble subtilement suggérée par Vincent Lagaf en ce tout début d'année 2025. C'est tôt pour être nostalgique.
Alors que l'animateur est de retour avec l'inespéré come back du Bigdil, son émission culte, il s'en est effectivement pris l'espace d'une interview-confession auprès du TV Mag du Figaro à un certain... Politiquement correct. Le fameux.
D'aucuns - comme Philippe Candeloro ? - parleraient volontiers du "Wokistan" ou du "Wokisme". Vous savez, ce néologisme qui puise ses racines d'un milieu militant mais ne veut désormais plus dire grand chose - on vous en détaille l'historique ici.
On l'écoute : "Je crois que les gens ont envie de quelqu’un qui ne soit pas politiquement correct et qui soit juste un chien fou. Mais aujourd’hui, si tu prends l’accent arabe, tu es raciste... Donc je me force à changer parce que je n’ai pas envie d’entendre des mecs en mal de reconnaissance me chier dessus".
Une prose poétique que l'animateur va toutefois nuancer...
L'auteur de la Zoubida tient à modérer ses propos tout de même. Un peu.
"Si tu prends l'accent arabe, tu es raciste, mais pas si tu prends l’accent québécois, et ça, c’est terriblement raciste", détaille-t-il effectivement dans cette interview. Avant de l'avouer cependant : "J’ai arrêté la télé mais je n’ai pas changé".
Et de l'affirmer sans hésitation : "quand je prends l’accent portugais par exemple, je ne me moque pas des Portugais, c’est ce que je fais depuis pendant 40 ans !". Il faut croire qu'au grand dam de l'humoriste, certaines "blagues" vieillissent un chouia moins bien que d'autres.
Et sa prise de parole suscite volontiers la controverse. "Imiter l'accent québécois n'est pas considéré comme raciste parce qu'il s'agit d'une moquerie culturelle plutôt que raciale, et il n'est pas lié à une histoire de domination ou de marginalisation fondée sur l'ethnicité", décrypte en retour un internaute sur la page du Figaro.
"Comparer les 2 accents sans reconnaître les dynamiques raciales et historiques derrière leur imitation, traduit une tentative de minimisation du racisme et une ignorance totale...". Et des lecteurices de commenter : "Ah oui la bonne époque où on célébrait le racisme à la télé !"
"C'est quand même lui qui chanté la zoubida... une chanson ultra raciste et cliché", "Monsieur Lagaf nous fait le coup du "on peut plus rien dire" il prêche pour sa paroisse, il a fait l'immonde "Zoubida". Bref, cette histoire d'accent, c'est pourtant simple à comprendre !"
Internautes et mélomanes rappelant ainsi entre deux réactions à cette interview les paroles de la fameuse "Zoubida", telle que "Et le scooter, Mokhtar l'avait volé". Peut être que ce n'était pas vraiment mieux avant finalement ?