"À l'époque, j'étais une fille qui voulait être un garçon. Pas sexuellement parlant. Je voulais avoir les droits d'un garçon". L'espace d'une interview intimiste pour l'émission de Nikos Aliagas 50 mn Inside, Victoria Abril s'est entretenue sans détour sur le sexisme auquel elle a été confrontée. L'actrice espagnole de 62 ans est connue pour ses personnages de femme libre, des films de Pedro Almodovar à sa participation à la série Clem.
Elle s'est remémorée la condition des femmes dans la société espagnole des années 60. Le témoignage d'un système patriarcal où s'exprimer n'était pas si évident. "J'étais un fruit du péché. Ma mère ne s'était pas mariée avec mon père, donc on n'avait rien, même pas le droit d'avoir une maison. On était parqués dans des internats. Et le permis de vivre, c'était le mari qui te le donnait", s'est-elle souvenue.
"Dans la société espagnole des années 60, tu sortais de ta famille et tu avais un mari, et ce mari te donnait par écrit la permission de travailler, de voyager, d'avoir un compte en banque, il te donnait la permission de vivre", s'est encore remémorée l'artiste dans l'émission 50 mn Inside. Une situation à laquelle Victoria Abril n'a eu de cesse de réagir depuis en menant une carrière d'artiste faite d'audace, de liberté et d'émancipation.
Elle vient d'ailleurs de participer au clip de la chanteuse Suzane, intitulé à juste titre Clit is Good. Une ode au plaisir féminin et au clitoris, réalisée par Charlotte Abramow. Une vidéo osée et une nouvelle manière pour Victoria Abril d'exprimer son engagement féministe auprès d'une toute nouvelle génération.