"Aujourd'hui, les agriculteurs bio se mettent à poil !", lance l'actriceLucie Lucas sur Instagram, en légende d'une photo d'elle nue dans un champ, pancarte de protestation au poing. La jeune actrice de la série Clem, qui vit dans une micro-ferme en permaculture dans les Côtes d'Armor, entend attirer l'attention sur le combat que mènent celles et ceux qui font le pari du sans pesticides. Pari qui, à la lire, serait fortement mis à mal par les récentes mesures gouvernementales.
"Le 21 mai dernier, le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation Julien Denormandie, a présenté des renoncements irresponsables pour l'emploi agricole, l'environnement et la prise en compte des attentes sociétales", dénonce-t-elle. Et elle l'assure : les conséquences financières, comme environnementales, de la PAC (pour politique agricole commune, plan stratégique national dédié à l'agriculture) sont alarmantes.
"Résultat des courses : les agriculteurs qui ont choisi un modèle agricole sans pesticide ni engrais de synthèse (et qui améliorent tous les jours la biodiversité, le climat et la santé) vont perdre en moyenne 132 € par hectare et par an, c'est à dire en moyenne 66 % de leurs aides !", précise celle qui figure aussi sur la liste Bretagne ma vie de Daniel Cueff (sans étiquette), et entend se faire élire aux élections régionales. "De quoi mettre le bio complètement à poil... et décourager toute transition agroécologique par la même occasion".
"Pourtant nos impôts devraient servir à soutenir et financer la transition de nos territoires vers l'autonomie et la résilience dans la fraternité ! Pas à aggraver les injustices, la propagation de la pollution et la destruction de la biodiversité", martèle Lucie Lucas. Et de lâcher : "C'est une honte !"
Sa solution ? "Un changement de cap" qu'elle qualifie d'"indispensable pour assurer un renouvellement générationnel parmi les agriculteurs, gagner en résilience face au changement climatique, préserver la biodiversité et les ressources naturelles, amoindrir notre dépendance en fruits et légumes importés". Car comme le prône à son tour Daniel Cueff, "la transition écologique doit se faire dans la fraternité". C'est-à-dire en utilisant l'expérience de chacun, notamment.
Pour soutenir ce mouvement, l'actrice encourage à signer une pétition adressée à Emmanuel Macron lancée par la Fédération nationale d'agriculture biologique (FNAB). Le texte réclame ainsi "une politique agricole et alimentaire vertueuse pour la santé, l'environnement, les agriculteur·rice·s, les enfants". Plus concrètement, que les moyens financiers alloués à la bio soient multipliés par 5, que l'objectif bio dans les cantines scolaires passe à 50 % et que soit généralisée la tarification sociale dans les cantines sans autre condition d'accès que les revenus.
Et de conclure : "Il est essentiel que l'Etat mette de réels moyens pour démocratiser et rendre accessible à tou·tes une alimentation bio et saine." Essentiel et urgent.