En France, la loi EGalim impose aux cantines, depuis le 1er novembre 2019, de servir aux élèves un repas végétarien par semaine.
Une étude menée par le bureau d'analyse sociétale pour une information citoyenne (BASIC) expose l'impact positif de cette décision. Le rapport observe ainsi que le menu végétarien hebdomadaire, en partant du principe qu'il est scrupuleusement appliqué partout, de la maternelle au lycée, permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à l'alimentation des cantines de 14 à 19 %. Un progrès non-négligeable.
Mais ce n'est pas tout. L'initiative réduirait aussi de 16 à 18 % les coûts de dépollution de l'eau liée aux activités agricoles pour l'alimentation des cantines, de 8 à 11 % la consommation d'eau liée à la production agricole des repas scolaires, et de 22 à 27 % les importations d'aliments pour les animaux d'élevage (et donc une réduction du risque de déforestation importée associé) destinés aux mêmes repas.
"Ces chiffres sont très encourageants", assure Laure Ducos, chargée de campagne Agriculture et alimentation à Greenpeace France, "et prouvent que l'alimentation est un levier d'action puissant pour préserver notre climat, nos ressources et les écosystèmes naturels. Il faut cependant rappeler que ce qui constituait un 'grand pas' lorsque la loi EGalim a été votée en 2018 n'est qu'une bien mince étape au regard de l'urgence climatique à laquelle nous faisons face. Nous considérons qu'il est essentiel d'aller plus loin en proposant deux menus végétariens par semaine pour tous les enfants."
Toujours d'après l'étude, si l'on suivait cette recommandation, les émissions de gaz à effets de serre baisseraient de 28 à 39 %, et les importations d'aliments pour les animaux d'élevage, de 41 à 51 %.
Dans le cas où, toujours selon les propositions de Greenpeace, un élève sur deux optait pour un menu végétarien ou végétalien tous les jours, sur une semaine de quatre jours, la réduction d'émissions atteindrait 28 à 38 %, et 33 à 36 % pour celle des coûts de dépollution de l'eau liée aux activités agricoles.
"À l'heure de l'urgence climatique, imposer aux enfants de consommer de la viande ou du poisson lors de leur déjeuner à la cantine ne devrait plus être une option", affirme l'organisation, qui juge ce changement "indispensable". Elle rappelle d'ailleurs qu'avec un milliards de repas concoctés par an, "la restauration scolaire française a des répercussions majeures non seulement sur les habitudes alimentaires des enfants mais aussi sur le monde agricole". A bon entendeur.