Y aurait-il trop de protéines dans les assiettes des cantines scolaires ? C'est en tout cas l'avis de Greenpeace, qui publie une étude ce lundi 4 décembre dans Le Parisien. "Si l'on considère l'ensemble d'un repas, soit un morceau de viande, un laitage mais aussi un peu de pain, des pâtes et des légumes, on arrive à un apport de protéines entre deux et quatre fois supérieur aux recommandations des nutritionnistes", regrette Laure Ducos, chargée de mission agriculture au sein de Greenpeace.
Des propos qui viennent s'inscrire dans la lignée des déclarations du ministre de l'écologie Nicolas Hulot, qui s'est récemment prononcé en faveur d'un menu végétarien servidans les cantines au moins une fois par semaine. De son côté, le ministre de l'agriculture Stéphane Travert a confirmé ce dimanche 3 décembre qu'une loi fixerait à 50% la part de produits bio locaux dans les cantines scolaires d'ici 2022.
Le problème, c'est que les actuelles recommandations émanent du Groupe d'étude des marchés (GEM-RCN), une entité qui dépend du ministère de l'économie (et donc de l'État) et qui vise à orienter les achats publics de la restauration collective. Or, la composition des repas suggérés par le GEM-RCN présentent "des apports en protéines démesurés en comparaison des recommandations édictées par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses)", pointe l'étude de Greenpeace.
Alors que plus d'un milliard de repas sont distribués chaque année à 6 millions d'élèves en France, les enfants âgés de moins de 10 ans consommeraient environ 55 grammes de protéines par jour, soit entre 200 et 400% de plus que les apports préconisés par l'Anses. Ces quantités mettent directement la santé de ces enfants en danger puisque "les excès de protéines contribuent au surpoids et à l'obésité de l'enfant", rappelle Greenpeace. Sans compter que ces doses peuvent également augmenter à la maison si les parents servent de la viande à leurs enfants au dîner, a expliqué la médecin-nutritionniste Laurence Plumey au Parisien.
Si les doses excessives de protéines dans les assiettes nuisent à la santé des écoliers, elles affectent également notre planète, souligne le rapport de Greenpeace. En effet, d'après l'association environnementale, l'élevage est à lui seul responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre à l'échelle de la planète. Pour inverser cette tendance, l'ONG appelle à ce que les diététiciens aient plus de poids au sein du GEM-RCN, "où les représentants de l'interprofession du lait et de la viande pèsent autant que les nutritionnistes".