Si certains climato-sceptiques, à l'instar de l'infâme Donald Trump, s'obstinent à le réfuter, le réchauffement climatique est pourtant bien une (triste) réalité. Et ses répercussions sont désastreuses : canicules à répétition, fonte des glaciers, multiplication des catastrophes naturelles, animaux décimés et autres joyeusetés. Un effet domino dévastateur qui donne envie de se coucher en position foetale et d'attendre la fin du monde en écoutant du Joy Division.
Mais comme nous sommes de nature optimiste (oui oui) et que nous refusons de baisser les bras, il est temps de voler au secours de dame Nature et de cultiver "la vertu des gestes modestes", jolie formule employée par Yann Arthus-Bertrand. Car chaque petite action compte au chevet de notre planète malade.
On ne vous dit pas de filer habiter dans une yourte, ni de vous gaver de tofu jusqu'à la fin des temps. Non. Il s'agit juste d'adopter quelques réflexes simplissimes au quotidien, des petites contributions qui permettent d'abaisser la courbe du niveau d'émissions de gaz à effet de serre et qui ont un impact beaucoup plus grand que ce que vous pourriez imaginer. Vous verrez, en plus de faire du bien à l'environnement, vous vous sentirez drôlement fière de vous. Alors que la France a accueilli et présidé du 30 novembre au 11 décembre 2015 la Conférence Paris Climat (COP21) afin de trouver un accord, applicable à tous les pays, pour maintenir le réchauffement climatique mondial en deçà de 2°C (contre 2,7°C dans l'état actuel des choses), prenons une longueur d'avance.
Réglez votre frigo à 5°C et -18°C pour le congélo : ce sont les températures permettant de conserver parfaitement les aliments sans excès d'électricité. L'équation qui fait réfléchir : 1 degré en moins = 5% d'énergie économisés.
Plutôt que de jouer à la multiplication des verres à la fontaine d'eau, offrez-vous une tasse que vous laisserez au bureau. Investissez aussi dans un thermos pour transporter votre café tout chaud préparé avec amour le matin : de quoi vous faire économiser quelques sous à la machine à café (qui y est souvent infect) et une tripotée de gobelets en plastique (on jette chaque année près de 5 milliards de gobelets en plastique - il est temps que ça cesse).
Tout d'abord, un intérieur surchauffé est mauvais pour la santé. Et surtout, votre radiateur consomme une énergie folle. Donc on baisse le thermostat et on le ramène à un niveau décent. Plus écolo, plus sain et pépettes-friendly. L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) recommande dans les pièces à vivre une température de 19°C et 15°C dans les chambres la nuit.
Le bon réflexe : vérifier que votre maison ou appartement soient convenablement isolés afin que l'air chaud ne s'échappe pas inutilement (quitte à placer un petit coupe-vent sous la porte pour contrer les courants d'air). Mais aussi veiller à bien dépoussiérer son radiateur (la poussière retient 10% de la performance des radiateurs). Et s'emmitoufler dans un gros pull ou s'enfouir sous un plaid moelleux au lieu de faire péter le thermostat.
Manger régulièrement de la viande, c'est faire fi de l'élevage extensif et ce qu'il implique (pollution, surconsommateur d'énergie, maltraitance animale...). Réduire voire supprimer sa consommation de viande a donc un impact considérable. Et pour cause : la production d'un kilo de boeuf rejette la même quantité de gaz à effet de serre qu'un trajet auto de 70 kilomètres. Même si vous êtes une carnivore patentée, mettez le holà sur vos rations de côtelettes, de burgers et autres d'entrecôtes. La planète vous dira merci. Une famille de quatre personnes qui décide de réduire sa consommation de viande de moitié pourrait éviter pas moins de 3 tonnes d'émissions de gaz par an. De quoi réfléchir et même se laisser tenter par le végétarisme, plus tendance que jamais.
Vous vous creusez la tête en vous demandant par quoi remplacer la viande ? Le tofu, le tempeh, les protéines de soja texturées, le seitan sont d'excellents substituts, mais aussi les légumes secs pour faire le plein de protéines (pois chiches, lentilles, haricots...).
C'est l'un des réflexes green indispensable à prendre : remplacer les ampoules classiques par des ampoules à économie d'énergie. Selon l'ADEM, une lampe fluocompacte consomme jusqu'à 5 fois moins d'électricité qu'une ampoule classique à luminosité égale (une ampoule basse consommation de 20 W éclaire aussi bien qu'une ampoule de 100 W). Votre compte en banque devrait être soulagé (l'éclairage représente 9 % de la facture d'électricité des ménages). De plus, ces ampoules durent jusqu'à 10 fois plus longtemps. Bref, la totale.
Saviez-vous que l'eau chaude n'était pas obligatoire pour laver le linge ? En effet, le lavage à l'eau chaude consomme 5 fois plus d'énergie (et crée 5 fois plus d'émissions de gaz à effet de serre) que le lavage à l'eau froide pour une propreté équivalente. Et évidemment, on fait aussi l'impasse sur le sèche-linge pour privilégier le bon vieil étendage.
L'importation de fruits hors saison induit une consommation de pétrole 10 à 20 fois supérieure à celle qui est nécessaire pour la production d'un fruit de saison produit localement. Conclusion : on file se balader dans les allées du marché du coin et/ou on souscrit à une AMAP (Associations pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne), qui met en relation directe les producteurs et les consommateurs. Chaque semaine, on se réjouit d'aller chercher son panier de produits de saison, cultivés par un agriculteur de la région et à un prix équitable. En bonus, on papote avec les gens du quartier et avec les petits producteurs. C'est ce qu'on appelle "créer du lien" et c'est plutôt agréable.
Autre alternative : le réseau de la très chouette Ruche qui dit oui. Le principe est bête comme chou : on commande en groupe auprès d'un réseau de producteurs locaux et on passe chercher son panier quelques jours plus tard dans un coin du quartier. Redécouvrir le goût des tomates, des abricots juteux ou des haricots croquants, c'est un vrai délice (et en plus, ce n'est pas plus cher).
Ils sont choupis à mort, hype au possible et surtout très pratiques. S'ils ont tendance à envahir notre porte-manteau et à faire ployer nos poignées de porte, ces sacs en coton qu'on achète au détour d'un concert ou d'un voyage sont nos meilleurs amis. Le bon réflexe : on en glisse un dans son sac le matin et on le sort le soir lorsqu'on va faire ses courses. Sus au plastique !
Faire pousser soi-même ses fruits et légumes, regarder croître avec délice ses herbes aromatiques, cultiver la patience et se délecter du goût du vrai : se mettre au jardinage est gratifiant et en plus, c'est tout bénéf pour la planète et pour votre assiette. Vous n'avez pas la chance d'avoir un morceau de terrain ? Investissez dans de jolis pots et des jardinières pour faire de votre micro-balcon un petit oasis de verdure ou partez en chasse d'un jardin partagé dans votre quartier.
A-t-on vraiment besoin de cette énième paire de boots ou de cette lampe design ? La réponse s'impose souvent : non. Réduire, réutiliser, recycler, louer... Voilà nos nouveaux mots d'ordre d'éco-citoyen. Et toute une nouvelle gymnastique mentale à s'imposer lorsqu'on fait du shopping : faire l'impasse sur les biens hautement désirables, mais parfaitement inutiles. Au-delà des économies réalisées, ce nouveau mode de consommation réduit nos émissions. Votre compte en banque et l'atmosphère s'en réjouissent.
Si les sacs plastiques à usage unique sont interdits depuis le 1er janvier 2016, il reste beaucoup trop d'irréductibles fournisseurs. Autant faire la police soi-même : lorsque votre pharmacien vous refourgue une micro-boîte d'aspirine dans un sachet en plastique, retournez-le lui poliment : "Je n'ai pas besoin de sac". Idem pour les verres en plastique que votre marchand de sandwiches vous offre automatiquement. Et de façon générale, on privilégie les marchandises qui contiennent le moins d'emballage possible (vous pouvez économiser 550 kg de dioxyde de carbone si vous réduisez vos déchets de 10%).
On les voit circuler régulièrement dans notre timeline ou dans notre boîte mail, mais on n'a pas forcément le réflexe d'y accoler notre signature. Parce qu'on se dit : "à quoi bon ?". Et on a tort. Car de plus en plus de pétitions ont démontré qu'elles pouvaient un impact puissant. Allez jeter un coup d'oeil sur Change.org, faites le tour des associations de votre ville, discutez, manifestez, lisez et impliquez-vous. En gros, faites entendre votre voix.
Réduire l'utilisation de sa voiture, c'est évidemment la base (le transport représente 13,5 % de la production de gaz à effet de serre). Privilégiez autant que possible les transports en commun, la marche ou le vélo (c'est le moment de s'offrir ce vélo hollandais vintage d'une classe folle). En bonus, cela vous fera bouger (et donc rester en bonne santé et donc consommer moins de médicaments qui sont une source de pollution de l'eau et des sols - CQFD). Un cercle vertueux en somme.
Pour les longs trajets, préférez le train à l'avion. Et lorsque prendre l'avion est inévitable, choisissez de voyager dans la journée (les vols de nuit émettent plus de gaz à effet de serre). Si vous partez seul(e), de nombreux sites internet existent pour favoriser le covoiturage comme par exemple (covoiturage.fr, 123envoiture.com, blablacar.fr...).
Parce que l'éco-citoyenneté ne s'arrête pas à l'instant où l'on pousse la porte du bureau le matin, on adopte ces réflexes très efficaces : on n'imprime que lorsque c'est vraiment impératif (et en recto-verso), on privilégie les mails au courrier papier, on se sert des vieilles feuilles comme papier brouillon, on limite son usage de l'ascenseur, on milite pour faire installer des poubelles de tri et pour baisser la clim'... Sans pour autant passer pour la rabat-joie de service, on fait passer des petits messages. Au boulot !