L'association de protection animale L214 vient de frapper un grand coup en rendant publiques des images tournées entre juin 2015 et février 2016 montrant les traitements cruel infligés aux animaux dans l'abattoir du Vigan situé dans le Gard.
Sur cette vidéo insoutenable, on peut en effet voir que les animaux sont loin d'être complètement inconscients au moment où ils sont suspendus et saignés. Glaçant, on peut entendre le rire d'un un employé au visage flouté en train d'électrocuter et de brûler un cochon. Quant aux inspecteurs-vétérinaires censés superviser l'établissement, ils ne sont pas présents sur place.
En plus d'être insoutenables, ces images montrent que les règles qui encadrent l'abattage des animaux et qui sont notamment destinées à éviter aux bêtes toutes souffrance inutile sont largement bafouées dans cet abattoir du Gard.
Comme le rappelle Le Monde, le règlement européen du 24 septembre 2009, stipule en effet que "toute douleur, détresse ou souffrance évitable est épargnée aux animaux lors de la mise à mort et des opérations annexes". Il en est de même pour le code rural, qui prévoit que "toutes les précautions doivent être prises en vue d'épargner aux animaux toute excitation, douleur ou souffrance évitables pendant les opérations de déchargement, d'acheminement, d'hébergement, d'immobilisation, d'étourdissement, d'abattage ou de mise à mort".
Après avoir fait expertiser ces images par un cabinet spécialisé dans les procédures d'abattage, l'association L214 a déposé plainte au parquet d'Alès contre l'abattoir du Vigan, laquelle pourrait donner lieu à un procès pour mauvais traitement - délit qui peut valoir jusqu'à six mois de prison et 7.500 euros d'amende au responsable de la structure.
Le plus choquant dans ces images est sans conteste le fait qu'elles proviennent d'un abattoir certifié bio par l'organisme de contrôle Ecocert. Or ce label s'applique en théorie aux établissements où le bien-être animal est respecté, y compris lors de leur abattage. L'association L214 vient de lancer une pétition pour réclamer une commission d'enquête parlementaire sur les abattoirs afin d'éviter, comme après l'affaire de l'abattoir d'Alès, que la polémique ne retombe.