Zendaya sera à l'affiche (virtuelle) de Malcolm & Marie, de Sam Levinson, dont la sortie est prévue le 5 février sur Netflix. Un huis clos en noir et blanc dans une villa de Los Angeles spacieuse et angoissante, qui dissèque la relation d'un couple amoureux en mal de communication, entre démons coriaces et non-dits toxiques.
Ce rôle tout en complexité, qu'elle tient aux côtés de John David Washington (Tenet, BlacKkKlansman), pourrait bien lui permettre de décrocher un Oscar, tant son interprétation semble impeccable. Un Graal après sa victoire de l'Emmy de la meilleure actrice en septembre dernier. Malheureusement, il serait loin de refléter l'entièreté des propositions qu'on lui soumet. "Cela offrait quelque chose à jouer de plus que la petite amie passive ou un accessoire dans le récit de quelqu'un d'autre", reconnaît-elle à l'occasion d'une interview pour le magazine GQ .
Souvent, déplore l'actrice de 24 ans, les personnages figurant dans nombreux des scénarios qui croisent sa route n'ont rien de très travaillé, dépeignant plutôt des personnalités ultra-lisses qui collent davantage à la catégorie "faire-valoir" que faire tout court. Un manque de profondeur inhérent aux rôles féminins et à Hollywood, estime Zendaya qui n'a pas hésité à dénoncer ce sexisme pas si ordinaire au ciné.
"Ce n'est pas nécessairement que les scripts étaient mauvais ou quelque chose comme ça", précise-t-elle. "J'avais juste l'impression que beaucoup des rôles que je lisais, spécifiquement ceux des femmes, j'aurais pu les jouer comme si c'était la même personne sans que cela ait la moindre importance. Le meilleur moyen de les décrire, c'est de dire qu'ils ont souvent pour seul but d'aider les personnages masculins à aller là où ils doivent se rendre, à faire ce qu'ils ont besoin de réaliser."
La comédienne qui a brillé dans la série Euphoria (aussi créée par Sam Levinson) en prêtant ses traits à l'ado addict Rue, insiste encore : "Elles n'ont pas vraiment de trajectoire propre. Et elles sont souvent unidimensionnelles, dans ce sens où elles ne comportent pas plusieurs couches. Elles ressemblent à la même personne, encore et encore et encore. Cela aurait été super et j'aurais pu bien les jouer, mais cela ne m'aurait pas fait grandir du tout."
Une réflexion qui suit les pas d'autres stars de l'industrie ayant confié être particulièrement sélectives avec les scénarios qui leur sont proposés, comme Jessica Chastain ou Reese Witherspoon, et qui prouve s'il le fallait à quel point le 7ème art mérite un (gros) coup de balais anti-stéréotypes nocifs. Et clairement plus de représentation à tous les niveaux.