C'est ce que l'on appelle parler sans filtre.
Dans les pages de son autobiographie Thicker Than Water, la grande Kerry Washington n'hésite pas à fustiger le racisme à Hollywood, et tous les stéréotypes qu'il engendre. En gros, ces rôles faciles et caricaturaux auxquels ont souvent été condamnées les actrices noires.
L'actrice de la super série Scandal ne manque ainsi pas d'ironie lorsqu'elle aborde son expérience contrastée du drame sportif Dans les cordes en 2004 : "Dans ce film, j'incarnais la collègue et confidente de Meg Ryan – cela devenait un nouveau créneau pour moi, la meilleure amie de la fille blanche !".
Aussi stigmatisant que le rôle de l'homme noir qui meurt toujours en premier dans les films d'horreur...
Et la star ne s'arrête pas là.
Et le livre de Kerry Washington de passer en revue tous les rôles bien clichés qu'a du supporter l'actrice. Ainsi la star afroaméricaine a-t-elle incarné la "meilleure amie de l'héroïne blanche" dans Dans les cordes, Save the Last Dance, plusieurs autres films pas forcément inoubliables... Avant, relève Entertainment Weekly, de s'imposer au fil de compositions plus solides, dans Le dernier roi d'Ecosse, sur le dictateur Amin Dada (incarné par Forest Whitaker).
"Ce n'est pas que je voulais être la star du film, non, je voulais simplement que mes personnages aient une histoire qui leur est propre. Je ne voulais pas être un accessoire dans la trajectoire d'une femme blanche !", explique Kerry Washington. En somme : incarner un vrai personnage, quoi. Légitime.
Nous interroger sur l'écriture beaucoup trop paresseuse de certains personnages, surtout lorsqu'ils renvoient aux minorités et aux personnes stigmatisées, c'est un peu là le but de l'actrice. Mais ne garde-t-elle que de mauvais souvenirs de ces premières expériences ? Loin s'en faut ! Elle tient à préciser : "Quand Harry rencontre Sally est, à ce jour, l'un de mes trois films préférés de tous les temps, alors jouer la meilleure amie de Meg Ryan...".
C'est dit.