Aussi loin qu’il s’en souvienne, Patrice Romain a toujours voulu travailler dans l’enseignement. « C’est mon maître de CM2, Monsieur Dubosc, qui m’a transmis cette passion. Elle ne m’a jamais quitté depuis. Dès la 6e, lorsque les adultes m’interrogeaient sur ma future orientation, je répondais « instituteur-fermier » ! J’aimais à la fois l’école et les animaux. En fin de 3e, j’ai logiquement passé le concours de l'Ecole normale avant d’intégrer, l’année suivante, l’Ecole normale primaire qui formait encore, à cette époque, au métier d’instituteur.
Porté par la candeur et l’insouciance des enfants, j’ai enseigné 20 ans dans le primaire, dont quinze ans en tant que directeur. Au cours de ces années, j’ai noté dans un petit carnet les anecdotes qui ponctuent la vie quotidienne d’une classe. Ces notes sont devenues un livre, « Journal de bord d’un directeur d’école », paru chez François Bourin Editeur.
Pourquoi ce livre ? Parce que les parents ont tendance à sacraliser l’école, notamment en période de rentrée scolaire. Ils ont le sentiment d’abandonner leur petite tête blonde dans un univers inconnu et s’inquiètent de ne pas savoir ce qu’il s’y passe. J’ai donc voulu les rassurer et leur montrer que les enseignants sont des personnes comme les autres. »
« Un directeur d’école est le chef d’orchestre de son établissement. Il veille au bon déroulement de chaque journée. Cette mission englobe les cours des professeurs (sur lesquels il n’a toutefois pas autorité), la pause-déjeuner, les récréations, les sorties scolaires, etc.
La journée commence généralement avec l’accueil des élèves, aux environs de 8h15, au portail de l’établissement. C’est l’occasion d’échanger quelques mots avec les parents. Il faut alors être préparé à recevoir des compliments mais aussi à essuyer des reproches. Après la fermeture du portail, je rejoins mon bureau ou ma classe. En effet, contrairement aux grandes villes, un directeur d’école de province (ou de zone rurale) n’est pas déchargé de classe mais bénéficie de demi-journées libérées pour accomplir ses tâches administratives et de direction.
La journée se poursuit avec la récréation du matin qui me permet de voir les élèves, puis le déjeuner servi à 11h30. L’après-midi se déroule sur le même rythme. Il est émaillé de contacts avec les employés municipaux ou les élus pour régler des questions ou projets divers. La sortie de classe, vers 16h30, est un moment privilégié pour communiquer aux parents les informations importantes de la journée ou leur faire part d’un problème, le cas échéant. La journée de l’équipe enseignante s’achève vers 17h30. Parfois plus tôt, rarement plus tard. »
« C’est ainsi que se déroulait mes journées de directeur d’école. Depuis quelques années maintenant, je suis chef d’établissement dans le secondaire (collège et lycée, ndlr.). Le travail est très différent (je n’ai plus que de rares contacts avec les élèves et ai autorité sur les professeurs), mais cette évolution de carrière est bénéfique. Après 20 ans dans le primaire, j’en avais fait le tour.
Cette expérience m’a toutefois convaincu que le dialogue était la meilleure arme pour désactiver un conflit avec un parent. Au début de leur carrière, certains jeunes professeurs ou directeurs auront l’impression qu’un parent mécontent lui en veut personnellement. Il n’en est rien. Ses reproches sont davantage destinés à l’institution qu’au professeur. Il faut juste le savoir…»
Si aucun diplôme particulier n’est requis pour devenir directeur d’école primaire, les candidats doivent compter au moins trois années de services effectifs et appartenir au corps des instituteurs ou des professeurs des écoles. Ils sont ensuite soumis à un entretien pour être inscrit sur une liste d’aptitude départementale. Tous les directeurs recrutés reçoivent une formation préalable à leur prise de fonction.
Crédit photo : Marion Bonnet
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