Pour beaucoup, coaching et mentoring (ou mentorat) sont deux méthodes de soutien identiques. Ce n’est pourtant pas le cas. Pour mieux comprendre où se trouve la nuance, retournons quelques années en arrière.
Dans la mythologie grecque, Mentor est le précepteur du fils d’Ulysse, Télémaque. Il est chargé de l’éducation de ce dernier et de lui transmettre tout son savoir. Dans cette relation, l’un possède l’expérience quand l‘autre débute.
Aujourd’hui, ce mode d’accompagnement est très prisé dans les grandes entreprises de conseil anglo-saxonnes, où un cadre junior est sous la tutelle d’un senior. Celui-ci l’accompagne et lui transmet son savoir-être. On est loin, ici, de la logique du coaching qui privilégie une approche centrée sur le coaché et une recherche de l’autonomie.
La relation de mentoring se définit par l’accompagnement d’un entrepreneur, durant la phase de croissance de son entreprise, par un de ses pairs. Dans cette relation basée sur l’engagement réciproque et volontaire des deux parties, la démarche du mentor est nécessairement généreuse et bienveillante. La confiance, le respect mutuel et l’entente sont essentiels.
Selon les organismes, qui se chargent de mettre en relation les dirigeants, la durée et les modalités du mentoring sont variables.
- Par exemple, à l’Agence de développement économique Paris Développement, l’accompagnement doit correspondre à 18 jours de mentoring sur 18 à 24 mois. Le « mentoré » débourse 4000 euros pour la totalité de l’accompagnement tandis que le mentor perçoit, en compensation de son soutien, une indemnité plafonnée.
- Du côté de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, on précise que le mentor participe volontairement et bénévolement au dispositif. Par ailleurs, le programme, d’une durée de 12 à 18 mois, repose principalement sur des entretiens mensuels.
- Qui est le mentor ?
Il s’agit avant tout d’une personne digne de confiance. Dirigeant-propriétaire ou actionnaire significatif d’une entreprise dont la réussite n’est plus à prouver, le mentor possède une expérience riche et variée du monde de l’entreprise. C’est un entrepreneur qui a la capacité de comprendre rapidement les enjeux de chaque situation. C’est également un spécialiste du secteur d’activité du « mentoré ». Il est donc capable d’aider ce dernier dans toutes les dimensions du management de l’entreprise et de son activité commerciale. Il accompagne ainsi le créateur dans les multiples phases critiques du parcours entrepreneurial : définition d’objectifs, mise en place de processus, accompagnement dans le recrutement et le management d’équipe, développement marketing et/ ou commercial, élaboration d’outils financiers, internationalisation, gestion de crise, etc.
Ses missions : Le mentor guide, aide et motive le « mentoré » en lui transmettant son savoir-faire et son savoir-être de dirigeant. Il oriente la stratégie de l’entreprise et participe à sa mise en œuvre. Par ailleurs, parce qu’il ne fait pas partie de la structure, il apporte un regard neuf sur celle-ci et sur les décisions la concernant.
Ses obligations : Pour que le mentoring soit un succès, le mentor doit s’assurer une disponibilité suffisante pour rencontrer régulièrement son « mentoré ». Mais son rôle ne se limite pas au simple conseil. Il doit, en outre, s’impliquer dans le développement de l’entreprise en lui ouvrant des portes et en lui offrant des perspectives ambitieuses. Ainsi, qu’un mentor participe activement à l’obtention d’un nouveau contrat pour son protégé n’aura rien d’exceptionnel.
Toutefois, cette attitude doit être considérée dans le respect du fondateur car, en aucun cas, le mentor n’a de pouvoirs décisionnels au sein de la structure.
- Qui est le « mentoré » ?
Il est dirigeant-propriétaire ou actionnaire majoritaire d’une entreprise qui existe au minimum depuis deux ans, connaît une progression significative de son chiffre d’affaires et possède un véritable potentiel de développement.
Ce qu’il recherche :
- un avis extérieur pour analyser avec lui sa stratégie de croissance,
- un transfert d’expérience afin d’accélérer son expansion et d’éviter de reproduire les erreurs de nombre d’entrepreneurs,
- une multiplication de ses contacts professionnels en profitant du réseau existant de son mentor,
- un gain de temps.
Marie-Laure Makouke
Une femme qui vient en aide aux nouveaux entrepreneurs