On le sait, Angèle n'hésite jamais à évoquer "ses reines", et par-là même, son rapport à la bisexualité. En août 2020, c'est sur Instagram que la jeune chanteuse belge effectuait son coming out bi publiquement, l'espace d'une photo assortie d'une phrase éloquente : "Portrait de femmes qui aiment les femmes". Depuis, des chansons comme Tu me regardes sont clairement venues énoncer cette attirance pour les femmes.
En ce début de nouvelle année, c'est dans les pages de Vogue que l'interprète de Balance ton quoi est revenue sur son identité queer. En couverture du dernier numéro du magazine de mode, elle explique que son orientation sexuelle et amoureuse ne date pas d'hier. "À 13 ans, je sentais déjà que j'étais aussi attirée par les filles", narre celle qui des années durant a du "se cacher". La faute à une société qui fait de cette attirance un vrai tabou.
"Il n'y a rien à faire : tu marches dans la rue, à l'aéroport, tu regardes les publicités... quand on te montre un couple, c'est toujours un couple hétéro, et si c'est un couple gay, c'est le sujet. Donc, au départ, l'attirance pour les filles, c'est un truc que je réprimais, bien sûr", déplore-t-elle.
Sur le même ton, Angèle s'est encore confiée "intimement" - pour paraphraser le mot mis en exergue sur la couverture. En revenant notamment sur l'annonce de sa bisexualité auprès de sa famille : "Je leur ai annoncé et ça a duré trente secondes : 'Ah ok très bien'. Mes parents sont plus que bienveillants, ça leur importe peu de qui je tombe amoureuse. Ils étaient ravis de la rencontrer...". La chanteuse a donc été soutenue.
Cependant, elle l'affirme : "Ca reste un sujet alors qu'en fait, ça n'en est pas un". Par-là même, Angèle suggère toute la difficulté d'évoquer sa bisexualité : l'aborder pour que cela ne soit plus un tabou, mais sans forcément souhaiter que son identité et son art soient constamment réduits à cela. Entre les lignes, il est question des difficultés observées à normaliser le sujet de la bisexualité et celui des femmes qui aiment les femmes.
Pour Angèle cependant, être bi reste encore plus facile à vivre dans une société à l'homophobie trop ordinaire qu'être lesbienne : "C'était plus simple de le dissimuler, ça m'arrangeait d'être aussi attirée par les mecs". Les mentalités peinent encore à changer. Même si des personnalités comme Angèle permettent d'aborder plus facilement le sujet. Socialement, et culturellement. "J'aurais adoré, adolescente, pouvoir me référer à des artistes bi et gays", déplorait encore l'artiste dans l'émission Boomerang en 2021. Aujourd'hui, les jeunes générations ont Angèle.