Faire du soutien aux petit·e·s et à leurs parents une "priorité de l'action publique". C'est ce que préconise formellement un rapport dédié aux "1000 premiers jours de l'enfant" (du quatrième mois de grossesse à son deuxième anniversaire) réalisé par une commission d'expert·e·s, et présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik.
Au fil des pages, l'équipe de spécialistes composée de médecins, de psychologues ou encore de sages-femmes, émet des recommandations précises destinées au gouvernement, qu'ils·elles jugent nécessaires au bien-être familial, et au bon développement des enfants. Le Dr Cyrulnik l'assure, ces derniers sont "façonnés par le milieu dans lequel ils grandissent", milieu sur lequel "on peut agir" et ainsi "les aider à se développer le mieux possible", explique-t-il à l'Agence France-Presse.
Parmi ces solutions, une ressort particulièrement : l'allongement du congé paternité de 11 jours actuels à 9 semaines, soit le double du mois obligatoire évoqué par le secrétaire d'Etat chargé de l'Enfance et des Familles, Adrien Taquet, en juillet dernier.
Le rapport estime qu'il faut "du temps, de la disponibilité et de la proximité physique et émotionnelle de la part des parents pour qu'ils construisent avec leur bébé une relation harmonieuse". Une partie de ce congé "pourrait être prise après la naissance et l'autre partie à la fin du congé maternel", poursuit le texte. Une façon, aussi, d'instaurer un relais essentiel.
Adrien Taquet a fait savoir que ces propositions seront "expertisées" par le gouvernement, précisant que des annonces auraient lieu à ce sujet "à la fin du mois". Il a également affirmé que, d'ores et déjà, certaines avaient "retenu [leur] attention", notamment les éléments concernant le congé paternité, un meilleur accompagnement des familles "pour mieux détecter les fragilités", détaille l'AFP, et une communication plus approfondie auprès de parents "parfois un peu perdus, contraints de chercher des réponses sur les réseaux sociaux".
Il a également insisté sur l'urgence de "briser le tabou" de la dépression post-partum qui, rappelons-le, toucherait entre 10 et 15 % des mères. Selon la commission, cette condition incarne la "principale complication de la grossesse, avec des conséquences qui peuvent être sévères (...) pour le développement de la relation au bébé". Un état d'autant plus critique qu'il est fréquemment tu, et encore trop peu abordé avant l'accouchement.
Autre recommandation significative, l'augmentation de l'indemnisation du congé parental, que les expert·e·s proposent de passer d'un peu moins de 400 euros par mois à au moins 75% du revenu. Réponse de l'Etat d'ici quelques semaines.