Depuis quelques mois, vous fréquentez celui ou celle qui fait vibrer votre petit coeur d'artichaut. Déclarations en pagaille, mots doux, rendez-vous romantiques orchestrés avec passion qui vous convainquent qu'enfin, vous avez trouvé la relation que vous cherchiez depuis si longtemps...
Votre joie a atteint son apogée lorsqu'un dimanche matin, entre deux confidences sur l'oreiller, l'autre vous a lancé avec aplomb : "Je te le dis sans faille, tu es la seule qui m'aille". Ou à peu de choses près. Une promesse d'exclusivité qui vous a d'emblée enchanté·e, puisque c'est dans la monogamie que vous estimez vous épanouir sur le plan sentimental.
Et puis, petit à petit, vous avez repéré des signes étranges, voire des "red flags" indiquant que finalement, vous n'étiez pas sur la même longueur d'onde : celle de l'honnêteté et de la fidélité. Son téléphone n'est jamais accessible, il y a des soirs où iel n'est pas joignable du tout, l'organisation de moments à deux se fait selon son planning visiblement très chargé... Et pas moyen de se retrouver à l'improviste.
Deux raisons peuvent se cacher derrière ce comportement : son réseau est pourri et son boulot intense, ou c'est un·e faux-nogame. On vous explique comment identifier ce phénomène, et ensuite, comment réagir pour se protéger.
Si la monogamie et ses valeurs traditionnelles sont de plus en plus remises en question - à juste titre - par nombreuses âmes qui préfèrent explorer des modes d'aimer qu'elles jugent davantage emprunts de liberté et moins dictés par la société (le polyamour, le concept d'union libre, le trouple...), deux facteurs essentiels demeurent les ciments de ces derniers : le consentement et la sincérité.
Pas de mensonges, pas de volonté de passer pour quelqu'un que l'on sait pertinemment ne pas être, pas de propension à mener en bateau son ou sa prochain·e sans ressentir une once de gêne. Pas de prises de décision sans obtenir l'accord de l'autre.
L'adepte de faux-nogamy (anglicisme que l'on peut traduire par "fausse monogamie"), en revanche, n'a rien d'authentique. Bien au contraire.
Cet·te individu·e oeuvre selon un principe simple : assurer à chacune de ses conquête que celle-ci a son coeur tout entier, sans lui préciser qu'elles sont deux, trois, dix à croire la même chose. On va donc vivre une relation que l'on pense exclusive, sans se douter une seconde que notre partenaire est en couple monogame avec d'autres que nous, qui, elleux aussi, n'ont aucune idée du stratagème peu éthique qui se trame. Malin pour l'un·e... et clairement dégueulasse pour les autres.
Ce qui choque ici, au-delà de l'infidélité en elle-même, c'est l'énorme mascarade qu'incarne la parade. Car il en faut, de l'organisation, pour mentir aussi effrontément à plusieurs personnes sur un sujet que l'on sait sensible. C'est d'ailleurs ce qui rend le pot-aux-roses particulièrement difficile à découvrir : généralement, les faux-nogames sont si rodé·e·s qu'iels ont peu de chance de se faire choper.
Quelques indices peuvent néanmoins vous mener sur cette piste. Au-delà d'une réaction épidermique quand vous tentez de vous approcher de son ordinateur ou de son smartphone, comme on le mentionnait précédemment, il y a l'impossibilité de rencontrer ses ami·e·s, sa famille, d'aller chez lui ou elle...
Ça vous dit quelque chose ? "Quand y'a un doute, y'a pas de doute", dit le dicton, mais à moins d'aller chercher des preuves à la source (aka en hackant ses appareils électroniques et autres réseaux sociaux, ce qu'on ne peut décemment pas vous conseiller), vous ne pourrez obtenir le fin mot de l'histoire qu'en confrontant l'intéressé·e. Et par exemple, en jurant que vous "savez tout" jusqu'à ce qu'iel parle.
Un coup de bluff douloureux qui pourrait vous sauver de ses intentions manipulatrices, irrespectueuses et dangereuses pour votre estime de vous.
Ensuite, l'idéal serait de cesser la relation et ses bases moisies jusqu'à l'os. Ou si c'est trop difficile, d'en parler avec une personne formée qui pourra vous aider à prendre de la distance. Voire, de contacter les "autres", qui méritent bien d'être mis·e·s au courant du véritable visage derrière les belles paroles. Une façon de se sentir moins seul·e, aussi. Et de ne pas succomber de nouveau à son charme littéralement ravageur.
Une chose est sûre : vous valez la peine d'être aimé·e comme vous souhaitez que l'on vous aime. Alors, tenez bon.