Qui est amoureux redoute forcément d'être rejeté(e). La peur de perdre sa moitié, de se retrouver seul(e), de voir tous ses repères s'envoler : le syndrome naturel de l'être humain épris. Si l'intensité de cette appréhension varie en fonction des personnes, elle peut devenir obsessionnelle, voire pathologique et menacer l'équilibre d'un couple.
"Dès que vous voyez clairement que la relation est toxique, dites quelque chose", encourage Nathalie Moore, psychothérapeute, dans une interview accordée au site Bustle. Car se taire et se convaincre qu'il (ou elle) fait cela pour notre bien, par amour, qu'il faut le (la) comprendre, revient à accepter d'être manipulé(e) et soumis(e) à l'autre.
Et nombreux sont ceux qui, tellement inquiets de perdre ce qu'ils ont, tentent de prendre le contrôle de leur moitié, sans que celle-ci ne s'en rende forcement compte. Car si l'on voit clair dans le jeu du jaloux compulsif-parano, on décèle beaucoup moins facilement le vice de celui qui opère avec calme et subtilité. Surtout dans les débuts d'une relation que l'on veut idyllique. Quelques signes avant-coureurs peuvent cependant vous alerter.
Si son vif intérêt pour vous peut vous sembler mignon au début, voire être le signe d'une grande complicité, et que ses 50 textos par jour vous font plaisir, méfiez-vous. Car derrière cette considération à haute dose peut se cacher une personne au besoin compulsif de savoir où vous vous trouvez, avec qui et pourquoi. Assurez-vous donc que ses appels et ses messages n'ont pas pour but de vous pister tout au long de votre journée. Faire face à la réalité peut vous éviter bien des désagréments.
Soupçonneux(se), parano, il (ou elle) a monté une pièce de théâtre dans sa tête en vous donnant le rôle principal. Il (elle) vous accuse de mener une double vie, fouille votre téléphone pour en trouver les preuves, insiste, se rend malade, vous rend malade. Oui mais voilà, vous n'avez rien fait. Certaines personnes peuvent, là encore, y voir un signe d'attention, une preuve d'amour. Mais quand votre moitié commence à vouloir épier tous les domaines de votre vie (à qui vous parlez, qui vous voyez, où vous allez et avec qui...) pour se rassurer, posez-vous LA question : pendant combien de temps allez-vous le supporter ?
Aller plus vite, asseoir la relation, forcer la stabilité (qui s'acquiert normalement avec le temps) peut rassurer certaines personnes. "Si l'on emménage ensemble, il (ou elle) sera plus investi(e)". "Avec un enfant, il (ou elle) ne partira jamais". Là encore, soyez vigilante. Une relation saine se forge avec le temps et les épreuves. Il ne vous viendrait pas à l'idée de forcer un bébé de 6 mois à marcher. Et pourquoi faire ? Il le fera de lui-même, naturellement.
Rien de plus naturel qu'une petite crise de jalousie. C'est la preuve que l'autre n'est pas indiffèrent(e). Oui mais attention ! L'excès est dangereux, voire destructeur. Car avec le temps, sa jalousie peut devenir source de stress permanent et vous persécuter. A tel point que vous en viendrez à redouter le message d'un(e) collègue qui vous demande le mot de passe d'un logiciel ou à éviter des amis dans le hall du cinéma. Naît alors LE réflexe de survie : celui de vous protéger en coupant tout lien social avec le sexe opposé. En outre, plutôt que de pousser votre moitié à soigner sa jalousie, vous vous renfermez sur vous-même et disparaissez peu à peu de votre cercle d'amis. Bof.