Selon un baromètre des violences éducatives réalisé par l'Ifop pour la Fondation pour l'enfance auprès d'un échantillon de 1314 parents d'enfants de 0 à 10 ans, 23 % des parents continueraient à faire usage de la fessée en guise de méthode éducative. Pratique pourtant interdite depuis la loi pour la protection de l'enfance de 2019. Une loi qui insistait pour désigner la fessée comme une "violence éducative". Chiffre qui ne trompe pas : selon le baromètre de l'Ifop, 37% ignoreraient même l'existence d'une législation à ce sujet.
Huit parents sur dix auraient d'ailleurs régulièrement recours auxdites violences éducatives - violences qui vont de crier sur leur enfant à l'isoler dans une chambre, mais aussi donner une gifle, une tape... Des violences qui en vérité peuvent être autant psychologiques que physiques. Et l'appellation même de "violences" se voit ignorée par beaucoup de parents.
"Les enfants ont besoin d'un cadre pour savoir ce qu'ils peuvent faire ou pas, et connaître les limites. Sans repères, ils sont en souffrance. Il faut clairement les établir, mais de façon non-violente", déplore auprès du JDD Clémence Lisembard, chargée des missions sociales à La Fondation pour l'enfance, qui s'attriste de voir que les violences psychologiques "restent mal comprises même s'il y a une prise de conscience de la part des parents".
Une prise de conscience qui prend du temps, beaucoup de temps. 40% des parents ne considèrent pas que crier sur son enfant serait une forme de violence éducative, par exemple. "Si le fait d'enfermer un enfant dans une chambre n'arrive qu'une fois, ce n'est pas dramatique. En revanche, cette pratique, si elle est quotidienne, est génératrice de stress, ce qui est très mauvais pour le développement de son cerveau", alarme encore Clémence Lisembard. Des préventions à bien prendre en compte.