Georges Wolinski était le père de trois filles. Deux nées d’un premier mariage avec Jacqueline, sa femme décédée à trente ans dans un accident de voiture, et une dernière, Elsa, fille unique qu’il a eue avec Maryse, son épouse depuis quarante ans.
Au lendemain des attentats commis à Charlie Hebdo, encore sous le coup de la stupeur, Elsa et Maryse s’étaient exprimées. La fille sur Europe 1, la mère sur RTL, et avaient toutes deux parlé du plus « phallocrate des féministes », et témoigné de leur immense chagrin suite à la mort de leur proche, abattu pour avoir dessiné.
Ce dimanche 11 janvier, alors que la marche républicaine organisée en hommage aux dix-sept victimes des frères Kouachy (les auteurs de l’attentat de Charlie Hebdo) et de leur complice Amedy Coulibaly, réunissait plusieurs millions de personnes, dont une cinquantaine de chefs d’Etat venus manifester leur soutien au peuple français, la fille du dessinateur est apparue sur France 2, qui retransmettait les événements. Si elle était là, et non parmi la foule réunie, ça n’était pas pour « se la péter », a tenu à préciser Elsa Wolinski, qui a ensuite expliqué avoir « peur de la foule » parce que ses parents l’ont « emmenée à trop de manifestations [lorsqu'elle était] enfant. »
Elsa Wolinski : "Je voudrais qu'on ne vote pas... par francetvinfo
Émue, cette mère de deux petites filles, a ensuite courageusement répondu aux questions des journalistes présents en plateau. En outre, elle a tenu à remercier tous ceux qui ont témoigné à sa famille leur soutien dans cette terrible épreuve. « J’ai été portée par les gens, par leur émotion, par une solidarité extrême », a-t-elle précisé. Puis la journaliste (Elsa Wolinski est également auteure, qui a notamment publié J’ai pas épousé mon père) a également rappelé l’importance d’une unité nationale et vivement souhaité que, suite à ces événements, « on ne ne vote pas Le Pen ». Parce qu’alors, « ils seraient morts pour rien. »
D’autre part, la jeune femme a voulu rappeler les noms des autres victimes du du 7 janvier, ceux dont les patronymes, pas aussi connus que le sien, sont parfois passés sous silence. Elle a notamment évoqué celui de Frédéric Boisseau, agent d’entretien, première victime des terroristes, dont c’était le premier jour de travail. Puis elle a évoqué Franck Brinsolaro, l’officier de police chargé de la protection de Charb : « Je veux vraiment que ses enfants sachent qu'il est mort en héros, parce que je sais comment les corps ont été retrouvés, et je sais qu'il a fait jusqu'au bout son métier de policier. »
Sur sa page Facebook, Elsa Wolinski a publié samedi ce court message envoyé à son papa :
« Papa ?
Papa t'es la ?
Tu m'entends ?
Ben non t'es plus là, t'es mort.
Elsa n'a plus de papa »
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