Après l'effroi et le recueillement silencieux, place au fracas du business cynique de la récupération… Au lendemain de l'attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, plusieurs dizaines de petites annonces ont été postées sur le site d'enchères en ligne Ebay. Parmi elles, des numéros de l'hebdomadaire satirique vendus à prix d'or.
Ainsi, un internaute a mis en vente un numéro de Charia Hebdo (paru en 2011 et qui avait entraîné l'attaque de la rédaction de Charlie au cocktail Molotov, ndlr) qui se négocie à l'heure actuelle, autour de 2 510 euros. Pire, déjà 47 enchères ont été formulées pour acheter le "collector". De nombreux numéros de l'hebdo de cette semaine (couverture consacrée à Michel Houellebecq) ont été mis aux enchères pour... 100 000 euros. Un business glaçant.
Non content de se cantonner aux journaux et comme « ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît », d'aucuns n'hésitent pas à développer de véritables produits dérivés de la tragédie. Par exemple, avec une plaque militaire pendentif d'un infini bon goût gravée « Je suis Charlie » et vendue 10 euros l'unité. Mugs, parapluies « Je suis Charlie » et même des tapis de sol sont proposés à la vente…
Toujours plus loin dans les affaires, la boutique Jesuischarlie.net s'en donne à coeur joie. Casquettes à 18 euros, T-Shirt à 21, sacs à main en tissu biologique... le tout décliné en différents coloris en prime !
Pour autant, les internautes en quête de profits aussi immédiats que douteux ne sont pas les seuls à exploiter l'attentat du 7 janvier. Des community managers, bien mal inspirés, tentent une nauséabonde communication de l'émotion.TéléStar s'est, par exemple, fendu d'un ragoutant post Facebook : « Charlie Hebdo : rendez hommage aux victimes en cliquant sur la photo ». Tous les moyens ne sont pas bons pour faire du trafic, puisque le post a finalement été modifié après l'indignation des internautes. A quand les SMS surtaxés ?