Il s'appelait Kian Pirfalak. Il n'avait que 10 ans, rêvait de devenir ingénieur en robotique, et participait déjà à des compétitions scientifiques. Il a été tué par balles le 16 octobre dernier à Izeh, au sud de l'Iran, alors qu'il revenait de l'école en voiture avec son père, et que ce dernier tentait de se frayer un chemin à travers une manifestation. Selon sa famille, c'est un membre des forces de sécurité qui aurait tiré sur la voiture.
Cependant, relate Paris Match, les autorité iraniennes quant à elles contestent et mettent cette mort sur le compte d'une attaque menée par des "terroristes" à moto, masqués et armés, qui auraient abattu sept personnes. Selon les autorités, trois personnes auraient par ailleurs été arrêtés dans le nord-ouest de l'Iran. Une version notamment réfutée par la mère de la victime, qui l'affirme : "Ils mentent. Ce sont eux qui ont abattu mon enfant", a-t-elle déclaré. "Des membres des forces de l'ordre en civil ont tué mon fils. C'est ce qui s'est passé."
Sur les réseaux sociaux comme dans les rues du pays, la mort du petit Kian Pirfalak indigne.
Cette tragédie est devenue l'un des nouveaux symboles du soulèvement national que vit l'Iran depuis la mort suspecte de la jeune Mahsa Amini, 22 ans, après son arrestation par la police des moeurs. Mobilisation notamment dirigée par les femmes, qui refusent l'obligation du port du voile, qu'elles brandissent en l'air ou qu'elles brûlent, mais aussi par les hommes, tous contestant à l'unisson le régime oppressif de la République islamique des mollahs.
En octobre dernier, le journal d'information de la chaîne de télévision d'Etat iranienne se voyait ainsi piraté en direct par des images du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, entouré de flammes.
Lors des funérailles de Kian Pirfalak qui ont rassemblé de nombreuses personnes, on a pu entendre la foule scander : "Mort à Khamenei". Kian Pirfalak est aujourd'hui considéré comme la plus jeune victime de la répression violente du soulèvement en Iran.