Résultat d’une politique volontariste en faveur de la parité engagée en 2010 avec la loi Copé-Zimmerman, poursuivie par l’action du ministère des Droits des femmes créé par François Hollande, les performances de la France en matière d’égalité professionnelle entre hommes et femmes progressent sensiblement. Ainsi la France se place aujourd’hui dans le Top 5 des pays où il fait bon être une femme entrepreneur. Á la quatrième place ex-aequo avec l’Allemagne, derrière les États-Unis, l’Australie et la Suède, elle devance le Chili et le Royaume-Uni. Ce classement établi selon l'index GEDI – Gender Global Entrepreneurship and Developement Index - et commandité par la société Dell, est basé sur l’étude de 30 indicateurs dans 30 pays. Sont pris en compte l’environnement économique et culturel, la stabilité du pays, la mobilisation des institutions en faveur des femmes, l’accès facilité à l’entrepreneuriat, aux réseaux et aux financements, le pourcentage de femmes cadres, le regard porté par la société et les institutions sur les femmes dirigeantes, le respects des droits féminins, etc.
>> Ce qu'il faut retenir du Plan pour l'entrepreneuriat féminin de Najat Vallaud-Belkacem
Première étude permettant de diagnostiquer les forces et faiblesses des différents pays en matière d’encouragement de l’entrepreneuriat des femmes, le GEDI 2014 démontre que le dynamisme du business au féminin n’est pas qu’une question de PIB, ce que révèle la présence du Chili à la sixième place devant le Royaume-Uni. Si les huit premiers pays de ce classement sont considérés comme les plus performants pour leur capacité à construire un environnement favorable à l’entrepreneuriat féminin, ils restent tous marqués par une croissance trop faible à ce niveau. Plusieurs faiblesses sont incriminées par les analystes : la moindre exposition des femmes entrepreneurs dans l’écosystème général des créateurs d’entreprise, leur perception encore trop timide face aux opportunités et leur sous-représentation dans l’économie des start-up et dans le secteur des technologies. La France n’échappe pas au diagnostic, le pourcentage de femmes dans la population de cadres tourne ainsi autour de 39% contre 42% aux Etats-Unis, 48% au Panama, et 59% en Jamaïque…
>> Le digital a besoin des femmes
À l’occasion de l’ouverture du 24e Sommet Mondial des Femmes à Paris, un autre chiffre vient encourager les efforts français en matière de parité : avec 29,7% de femmes administrateurs, la France passe devant les Etats-Unis (22,5%) et le reste de l’Europe en matière de féminisation des conseils d’administration. L’enquête du CWDI (Corporate Women Directors International) menée auprès des 200 plus grandes entreprises du monde révèle l’efficacité de la mise en place de quotas de femmes : ainsi les deux pays européens qui ont enregistré la plus forte progression depuis 2004 ont adopté cette stratégie. La France est ainsi passée 7,2% à 29,7% de femmes dans ses conseils d’administration, et l’Italie de 1,8% à 25,8%. A contrario, l’étude souligne un point d’alerte sur les trois économies les plus puissantes du monde – États-Unis, Chine et Japon – qui affichent les plus faibles hausses de la part de femmes représentées dans les CA. Il est grand temps que ces pays qui détiennent à eux trois plus de la moitié des 200 plus grandes entreprises du monde réfléchissent à leur tour à une politique de discrimination positive. Un mal nécessaire.
>> Féminisation des entreprises : Najat Vallaud-Belkacem écrit à 500 patrons français