Des centaines de milliers d’Espagnols ont ce jeudi arpenté les rues pour protester contre la réforme du marché du travail proposée par le gouvernement de Mariano Rajoy. En effet, les deux villes ayant rassemblé le plus grand nombre de manifestants ont été Madrid et Barcelone, respectivement 170.000 et 275.000 personnes, selon des sources du quotidien espagnol Elpaís.es. Le gouvernement a néanmoins souligné que les manifestations se sont déroulées dans le calme dans la plupart des villes espagnoles, sauf à Barcelone où des heurs ont opposé manifestants et force de l'ordre.
En total, les principaux syndicats ont convoqué plus d’une centaine de manifestants. La manifestation de Madrid, qui a débuté à la Plaza de Neptuno, s’est propagée jusqu’à la Puerta de Sol après une autorisation de la justice espagnole.
En première ligne de cette manifestation, se trouvent les dirigeants de l’UGT et du CC OO (Comisiones Obreras), respectivement Cándado Méndez et Ignacio Fernández Toxo qui ont fait appel aux travailleurs à rester mobilisés afin de pousser le gouvernement à changer cette réforme.
« Le gouvernement doit payer les conséquences de la nouvelle loi », a déclaré Toxo. Aussi les manifestations ont-elles donné lieu à une guerre des chiffres. Le gouvernement parle de 800.000 manifestants dans tout le pays, tandis que les syndicats eux estiment à 900.000 le nombre de manifestants à Madrid et 800.000 à Barcelone (soit 10 fois de mois que le chiffre fourni par la Police municipale).
Suite à la grande réussite qu’a connue ce mouvement, l’UGT et la CC OO ont tendu la main au gouvernement Rajoy ce matin afin de trouver une issue à cette affaire. Cependant, ils ont fait savoir au gouvernement de Rajoy qu’il en a jusqu’au 01 Mai pour « faire un geste sinon la manifestation connaitra une recrudescence ». Ils ont également informé qu’ils examineront à la loupe les budgets généraux dont l’avant-projet sera approuvé demain en conseil des ministres.
Le gouvernement n’a pas attendu une demie heure pour répondre à cet appel de sortie crise, par le truchement du ministre du Travail, Fátima Báñez : « la voie réformiste est imparable » a-t-elle déclaré avant de répéter, à plusieurs reprises, que la loi ne sera pas revue parce qu’ayant déjà reçu le soutien de 4 forces politiques (environ 197 députés) au parlement.
Les plus grands incidents se sont déroulés à Barcelone, où des groupes violents ont incendié des containers en plein centre ville et lancé des pierres pendant des heures avant le démarrage des manifestations vers 18h00.