Alors qu'elle a débarqué sur Netflix le 23 novembre dernier, la série Mercredi déchaîne les passions. Cette relecture de La famille Addams centrée sur la jeune Mercredi et imaginée par Tim Burton inspire surtout les jeunes audiences. Tant et si bien que celles-ci s'interrogent : et si Mercredi était queer ?
Une question qui n'éclot pas de rien. Les fans se sont attardés sur la relation nouée entre Mercredi (Jenna Ortega) et Enid Sinclair (Emma Myers), qui partagent la même chambre au sein du pensionnat Nevermore. Bien que les deux colocs semblent attirées par les garçons, de nombreux internautes sur Twitter y ont décelé une certaine ambiguïté. Surtout lors d'une scène, lorsque les deux personnages... partagent un câlin.
D'autant plus qu'en interview, interrogée par Elite Daily, Emma Myers avait volontiers joué de cette ambivalence, déclarant ironiquement : "Vous savez ce qu'on dit : 'elles étaient juste coloc'... Jenna et moi nous disions ça tout le temps. Et c'est la seule chose qui a besoin d'être dite – je pense que le message est clair comme ça".
Autant d'éléments qui poussent les internautes à s'interroger sur l'orientation sexuelle de Mercredi.
Alors, série queer ou pas série queer ? Le débat suit son cours. Ainsi le média Pink News relaie les voix des internautes LGBTQ qui se passionnent sur le sujet : certain·e·s composent déjà des "fan fictions" unissant Mercredi et Enid. D'autres considèrent Mercredi la marginale comme une allégorie des filles qui n'osent pas "sortir du placard" (faire leur coming out). Une autre théorie de fans veut que le personnage d'Enid soit une métaphore du fait d'être "dans le placard" avec des parents homophobes.
"Mercredi réussit à avoir plus d'alchimie avec Enid qu'avec n'importe lequel de ses 'intérêts amoureux' masculins. Netflix devrait prendre des notes", "Non mais soyons honnêtes une seconde ici. Mercredi et Enid ont embrassé des mecs mais vous ne pouvez pas prétendre que leur étreinte n'était pas la chose la plus romantique et la plus authentique qui soit arrivée dans la série", "Enid et Wednesday ont tous deux embrassé d'autres personnes mais leur étreinte était la chose la plus réconfortante de toute la série", ont ainsi commenté les internautes.
Pourtant, Netflix avait valorisé une certaine tonalité queer en organisant un événement promotionnel intitulé "Wednesgay" (jeu de mots avec "Wednesday") au sein duquel figuraient... des drag queens. Une initiative qui avait d'ailleurs été qualifiée de "queerbaiting" par la communauté LGBTQ. Le "queerbaiting", c'est le fait de laisser sous-entendre qu'un personnage de fiction (par exemple) soit gay - sans jamais le dire vraiment - pour des raisons opportunistes (auprès d'un certain public sur les réseaux sociaux) et mercantiles.
D'autant plus opportuniste selon certains spectateurs et spectatrices que beaucoup regrettent l'annulation sur Netflix de séries ouvertement gay, elles. Par exemple ? La série de vampires LGBTQ First Kill, mettant en scène deux femmes lesbiennes, annulée après une saison seulement sur la plateforme. "Netflix n'aime pas les lesbiennes", avaient alors réagi les fans de First Kill.
En outre, des fans de la série accusent carrément Netflix d'avoir masqué des tweets suggérant que Mercredi pourrait être lesbienne, relève le média Pop Crave. De nombreux commentaires se résumant principalement à "Elle est gay" auraient été censurés. Alors, la plateforme jouerait-elle avec la communauté LGBT ?