Nicky Doll sera, aux côtés de Daphné Bürki et Kiddy Smile, la présentatrice de Drag Race France, adaptation très attendue du phénomène américain RuPaul's Drag Race, diffusée sur France tv. Slash dès ce samedi 25 juin. Interviewée par nos consoeurs et confrères de PureBreak, elle décrypte le concept du drag et donne un éclairage aux non-initié·es pour comprendre cet art, ainsi que ses enjeux. Et le célébrer à sa juste valeur.
Une drag queen, "c'est la création d'une super-héroïne que tu te crées pour généralement monter sur scène", a d'abord détaillé Nicky Doll. "Historiquement, c'étaient des hommes qui faisaient du théâtre avant que les femmes soient autorisées à monter sur scène, et donc les hommes se travestissaient en femmes pour jouer les rôles féminins."
Elle insiste ensuite sur la différence entre drag queen et personne trans. "Drag queen n'est pas qui je suis, mais ce que je fais, alors qu'une personne trans est une personne qui malheureusement n'était pas en adéquation avec son genre qui lui a été attribué à la naissance et qui y remédie dans le futur."
Et de répondre au sujet des pronoms à utiliser la concernant : "Généralement si j'ai mis 2h30 à me maquiller, 'elle' serait plutôt respectueux. Mais en fait tu peux me dire 'il', 'elle', 'ça', je m'en fous. Mais c'est pas le cas de tout le monde donc c'est toujours important de demander les pronoms qu'on a envie que tu utilises."
Autre point sur lequel Nicky Doll insiste : ce qui départage la drag queen d'un·e transformiste. "Le terme drag queen va être l'éventail qui va regrouper d'autres microcosmos comme le transformisme. Le transformisme va être une drag queen qui va se spécialiser dans une célébrité qui existe déjà. Dans l'univers du drag on a vraiment de tout : la beauty queen, la comedy queen, la dancing queen. Chaque jour un nouveau type de drag nait et ça ne risque pas de s'arrêter."
Une pratique qui va d'ailleurs au-delà du show, poursuit-elle. "Le drag a toujours été politique parce que c'était pratiqué par une communauté de personne un peu mise de côté dans la société. Il permet de caricaturer tous les codes et le système sociétal qui n'incluent pas forcément tout le monde. Donc on se réapproprie les règles et on les secoue un petit peu."
Et de conclure : "Jusqu'à il n'y a pas si longtemps en France, le drag était considéré comme un vice sexuel, alors qu'en fait c'est vraiment un art. RuPaul a réussi à démocratiser tout ça, à le rendre mainstream. Ça a permis de normaliser et d'humaniser beaucoup de profils qui étaient très peu compris." Nécessaire et savoureusement spectaculaire.