Les Premières ministres Sanna Marin et Jacinda Ardern taclent le sexisme d'un journaliste

Ce n'est pas vraiment ce que l'on appelle la question du siècle. Lors d'une rencontre à Auckland en Nouvelle-Zélande, Sanna Marin, Première ministre de la Finlande, et Jacinda Ardern, Première ministre néo-zélandaise, ont notamment discuté de politique climatique et de défense. Mais ce n'est pas vraiment sur ces thèmes que le journaliste Joey Dwyer de la chaîne de radio néo-zélandaise Newstalk ZB a interrogé les deux dirigeantes.

"Beaucoup de gens vont se demander si vous vous êtes rencontrées juste parce que vous avez le même âge et que vous avez beaucoup de choses en commun, comme l'année où vous êtes entrés en politique, ou si nous pouvons nous attendre à voir plus d'accords entre nos deux pays à l'avenir."

Pas de quoi réjouir Sanna Marin, 37 ans, plus jeune cheffe de gouvernement au monde, et Jacinda Ardern, 42 ans, devenues respectivement cheffes de leur gouvernement en 2017 et 2019.

Jacinda Ardern, souvent citée comme rôle-modèle en matière de leadership, a ainsi répliqué : "Quelqu'un a-t-il déjà demandé à Barack Obama et John Key, l'ancien Premier ministre de Nouvelle-Zélande, s'ils se sont rencontrés parce qu'ils avaient le même âge ?", a-t-elle interrogé face à l'audience. A bon entendeur.

Une réponse rhétorique qui est venue tacler un certain sexisme ordinaire. Et la Première ministre néo-zélandaise n'a pas été la seule à le fustiger. "Une chose est sûre : on ne poserait jamais ce genre de question à deux chefs masculins d'un pays", a réagi le média en ligne The Female Quotient, précisant : "L'expression sur le visage de Jacinda lorsqu'elle entend cette question d'un journaliste en dit long - et résume exactement nos pensées !".

"Nous avons, bien sûr, une plus grande proportion d'hommes en politique, c'est la réalité. Et si deux femmes se rencontrent, ce n'est pas simplement en raison de leur genre. C'est une chance de tirer parti des opportunités économiques entre nos deux pays, quel que soit notre sexe", a développé Jacinda Ardern, Sanna Marin précisant quant à elle : "Cette rencontre a lieu parce que nous sommes Premières ministres".

C'est une sacrée année pour Sanna Marin, cible prioritaire des sexistes de tout poil, aussi bien au sein des médias que sur la scène politique. En août dernier, la cheffe de gouvernement avait ainsi suscité la polémique avec la diffusion d'une vidéo où l'on pouvait la voir danser avec ses amies lors d'une soirée privée. Elle avait même dû se plier à un dépistage de drogue (qui s'est révélé négatif). Un scandale d'un autre temps.