Nommée récemment à l’Observatoire de la laïcité, Dounia Bouzar est une anthropologue reconnue dans son domaine. Spécialisée dans les faits religieux elle a été décernée de nombreux prix, à l'instar du Chevalier de l’Ordre des palmes académiques en 2009, pour son travail. Combattante affirmée pour la laïcité, elle n’hésite pas à intervenir sur divers plateaux ou dans diverses entreprises pour répondre aux nombreuses questions soulevées par l’Islam.
Les propos de Dounia Bouzar suscitent parfois quelques discordes. Elle a récemment été au cœur d’une polémique au sujet des fêtes religieuses. Elle avait soumis l’idée de « remplacer deux fêtes chrétiennes par Yom Kippour et l’Aïd » car cela permettrait « de combattre le communautarisme et de faire avancer la cause de la laïcité ». Paroles qui ont entraîné une vague d’agitation sur Internet par le biais d’articles ou encore sur Twitter.
Encore une qui a perdu l'occasion de se taire ! #douniabouzar #joursferieshttp://t.co/lvQZglyCCM pic.Twitter.com/LPJbgGwwP7"@ydekerdrel
— Beabou (@bea_HI3004) 28 Septembre 2013
Manifestement, il s’avère que ses propos, selon elle, n’aient pas été replacés dans leur contexte, et a tenu à revenir dessus en expliquant : « Je me plaçais dans le débat intellectuel, je me situais sur le domaine des idées. […] Les Français ont besoin de repères en ce moment, et même les musulmans ont besoin des repères chrétiens en France ! Il ne s'agit pas "d'enlever", il s'agit de réfléchir. Lorsque j'ai vu que la réflexion sur les fêtes générait une telle angoisse, j'ai laissé tomber. Quand une idée suscite une réaction aussi profonde, c'est qu'elle est mauvaise et qu'il faut l'abandonner. Je me suis donc dit qu'il y avait d'autres moyens d'acter le mariage entre la culture française et les musulmans. »
Son dernier livre Désamorcer l'islam radical - Ces dérives sectaires qui défigurent l’Islam, condamne la mauvaise interprétation et application de la religion musulmane par certains. Un phénomène de radicalisation qui se démocratise de plus en plus et qu’il faut, à tout prix, intercepter dès les prémices. Elle y dénonce l’amalgame pesant et redondant fait entre les musulmans radicaux et musulmans modérés. Et y affirme que «[celle-ci] profite aux radicaux. Elle les valide comme des religieux. Il faut au contraire leur enlever leur justification ». Cet ouvrage, mêlant laïcité et Islam, contribue à changer l’image de cette religion, qui se voit ternie par la propagation d’idées, souvent à l’opposé de ce que qu’elle véhicule, et dont sont fréquemment victimes de simples croyants musulmans.
Nour Khuja