La réforme des retraites serait (aussi) mauvaise pour le climat

"La réduction du temps de travail est une mesure écologique". Voilà ce qu'a affirmé Sandrine Rousseau sur le plateau de LCI, ce 17 janvier. La députée EELV s'oppose ouvertement au projet de réforme des retraites souhaité par le gouvernement, reculant l'âge de départ à la retraite à 64 ou 65 ans à partir de 2030, et l'a ouvertement fait savoir sur le plateau. Pourquoi ? Parce qu'il serait anti-écologique, notamment.

L'élue écoféministe s'explique : "2500 études dans le monde montrent que plus on travaille, plus on émet du carbone. On veut nous obliger à travailler jusqu'à 64 ans. Au nom de quoi ? Au nom du productivisme et de la croissance, une croissance qui nous envoie dans le mur sur le plan climatique".

Auprès du journaliste Adrien Gindre, Sandrine Rousseau l'affirme encore : "On passe tout notre temps en bonne santé à travailler. Cette réforme est un projet productiviste qui pèse sur les plus fragiles et la santé des plus fragiles. Notre vie, notre santé valent mieux que deux ans de travail supplémentaires et quelques points de PIB supplémentaires". Pour la députée écolo, c'est une certitude, "il n'y a pas besoin de faire cette réforme".

A l'inverse, Sandrine Rousseau propose de travailler moins. A savoir ? Passer à 32 heures de travail par semaine et à une semaine de quatre jours. L'idée, selon la députée, serait de "ralentir la course au productivisme", et ainsi de lutter contre une "destruction de la planète et des corps". Une alternative souhaitable pour la planète donc, mais également pour la santé physique et la santé mentale.

Une conviction politique que l'écologiste défend. Elle n'est pas la seule. Ainsi pour le média écolo Reporterre, la réforme des retraites est "un non-sens écologique" qui serait tout à fait "à rebours du dérèglement climatique". En outre, développe l'économiste Christiane Marty, plutôt que de travailler plus, il faudrait plus encore "s'interroger sur ce que l'on doit produire, réorienter radicalement l'économie pour satisfaire en priorité les besoins sociaux, et engager vraiment la transition écologique : éliminer les produits néfastes et se concentrer sur une production utile par exemple".

Une journée de mobilisation contre la réforme des retraites aura lieu ce jeudi 19 janvier à l'appel des syndicats.