Les conséquences de la crise climatique sont nombreuses. Catastrophes naturelles, crises économiques, mouvements de population dus aux températures qui grimpent et deviennent invivables dans certaines régions du monde... La liste est longue. "Les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes ont des effets négatifs sur les vies humaines, les écosystèmes et les économies", énumère l'Université de Cambridge dans une récente étude publiée dans The Lancet. Et notamment sur les violences sexistes.
Ces changements "exacerbent les moteurs de la violence et créent des environnements qui normalisent ce type de comportement", a ainsi déclaré Kim van Daalen, qui a mené le rapport.
Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont analysé 41 études portant sur des événements extrêmes survenus récemment - des tempêtes, des inondations ou encore des canicules - et mis en parallèle les cas de harcèlement sexuel, de mariages forcés, de violence émotionnelle. Et le lien de cause à effet serait évident.
"Une augmentation de la violence liée au genre a été observée lors de crises et de catastrophes naturelles ou causées par l'homme, en raison de l'instabilité socio-économique, des inégalités structurelles de pouvoir, de l'inaccessibilité des soins de santé, de la pénurie de ressources, des défaillances en matière de sécurité et d'application de la loi, et de l'augmentation du stress (perçu)", note l'étude.
Et Kim van Daalen d'observer : "Cette violence induite par les catastrophes climatiques est normalisée par les structures sociales et patriarcales systémiques". Exemple édifiant : l'ouragan Katrina, qui a ravagé les Etats-Unis, et principalement la Nouvelle-Orléans, en 2005.
"Une étude sur les personnes déplacées à l'intérieur du Mississippi a révélé que les taux de violence sexuelle et de VPI (intervention de prévention de la violence, ndlr) ont augmenté au cours de l'année qui a suivi l'ouragan Katrina, et ne sont pas revenus au niveau de référence pendant la phase de déplacement - les taux bruts de violences liées au genre passant de 4,6 pour 100 000 habitants par jour à 16,3 pour 100 000 habitants par jour en 2006, et restant élevés à 10,1 pour 100 000 habitants par jour en 2007."
Des chiffres accablants soulevant un fléau dramatique qui, à en croire la gravité de la situation climatique, n'est pas près de diminuer.